AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Valentine62


Je sors à l'instant du stade de Berlin où a été couru un magnifique 800 m qui a tenu le public en haleine !
Jamais ne n'aurai cru être ainsi prise par une histoire d'athlétisme, mais j'ai ressenti les émotions qu'on a quand on regarde de grandes courses, ce qui dit le talent d'écrivain d'Yves Gibeau, dans « La ligne droite », roman qui a reçu en 1957 le Grand Prix de l'Association des écrivains sportifs.
Le prologue m'a d'abord décontenancée, plongeant le lecteur dans la fin de la seconde guerre mondiale, dans un combat perdu entre Allemands et Russes. On comprendra que Stefan Volker y sera gravement blessé puisqu'il en sortira amputé d'un bras et défiguré. Il a dit adieu à sa carrière d'athlète promise avant la guerre.
La souffrance -physique et psychologique- de cet homme ne peut que toucher le lecteur. Les efforts de son ancien entraîneur Julius Henekel pour le retrouver et lui redonner goût à la vie, font à la fois notre admiration et nous interrogent : pour qui lutte-t-il, lui ou Stefan ? Comment aborder le handicap ? Comment redonner du sens à la vie ? Ces deux hommes se font grandir mutuellement, apprennent à s'adoucir, à transformer leur orgueil en force. Helga, l'épouse de Julius, n'est pas pour rien dans ces changements. Elle est un personnage attachant, discret mais efficace dans son discours.
J'ai pris vraiment beaucoup de plaisir à lire cette oeuvre, découverte grâce à masse critique, à me laisser porter par un style efficace, sachant rendre compte des tempéraments dans les dialogues, tenir en haleine dans les descriptions, faire vivre le suspens des courses. Une oeuvre qui montre l'importance des rencontres, du poids de la confiance que l'on peut mettre dans l'autre, de la vertu de l'effort. Une oeuvre qui fait du bien.
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}