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Critique de Crossroads


Misery est à King ce que Purgatoire des Innocents est désormais à Giebel . L'auteure tape encore très fort avec ce huis-clos éprouvant – supérieur aux Morsures de L'Ombre , c'est dire le pouvoir comique de son dernier recueil de blagues – où barbarie et tension psychologique d'une rare intensité se partagent la vedette .
Giebel vient de rajouter une nouvelle pierre à son édifice , un mur des lamentations personnel qui commence à avoir fière allure....

Raphaël et William , frangins abonnés à la case prison et aux coups les plus douteux , assistés de deux complices , viennent de tirer le gros lot : une bijouterie – bien dans l'air du temps – et son cadeau bonus , 30 millions d'euros de cailloux !
Le casse fut grandiose , la confrontation avec les condés beaucoup moins . Un échange nourri et deux macchabées plus tard , c'est avec l'étiquette d'ennemis publics n°1 tatoués sur le front qu'ils en réchappent miraculeusement et trouvent refuge chez Sandra , heureuse propriétaire terrienne qui , isolée de tout et de tous , n'a pas à subir cette si délicieuse fête annuelle des voisins . Véto de formation , elle s'est laissée piéger par un Raphaël bien décidé à sauver son frère Will qui pisse le sang sur le siège arrière de la Kangoo et ses housses 100% nubuck .
Les loups sont entrés dans la bergerie mais comme toujours avec l'amie Karine , les apparences sont trompeuses...

Pour qui ne connaît pas Giebel , à découvrir sa photo et son aspect bonhomme , on lui donnerait le bon Dieu sans confession . Seulement voilà , ses écrits font bien plus dans la vengeance carnassière que dans le pardon christique .
Elle se lâche ici comme jamais . D'aucuns pourraient légitimement hurler à la surenchère inutile . Pas faux à ceci près que le bouquin se dévore bien plus qu'il ne se traîne , signe d'une intrigue aux multiples rebondissements ultra maîtrisés . Giebel , c'est un peu comme le chocolat , ça se prend à dose homéopathique si l'on veut éviter l'écoeurement .
Des personnages toujours aussi complexes et très loin d'attirer une empathie immédiate .
Un incroyable joker en la personne de Patrick , enfin Patriiiiiick , qui en fera hurler plus d'un(e) en revisitant ses classiques tels que : casser ta voix , au café des supplices , place des grands psychopathes...du velours pour les oreilles . Ames sensibles s'abstenir , distenciation de mise !
Des braqueurs à la dérive , une sordide histoire d'enlèvement de fillettes , une lente et interminable descente aux enfers , le programme est riche et ambitieux , le pari relevé haut la main , l'espoir n'a définitivement pas sa place dans l'univers torturé d'une Giebel ici au sommet de son art .
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