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Critique de Crossroads


Dans l'imaginaire collectif, les sorcières de Salem renvoient immanquablement à un méga barbuc' avec, en point d'orgue, une foultitude de pécheresses frétillant au rythme crépitant du bûcher s'embrasant sous leurs pieds.
La réalité est toute autre.

Un petit village enclavé en proie à un environnement indien hostile.
Un prédicateur dégénéré tout puissant prêt à tout pour asseoir définitivement son emprise sur de bien pauvres âmes tourmentées.
Quelques personnages féminins détonants et donc logiquement accusés de tous les maux.
L'histoire est en marche et elle n'est pas jolie jolie...

Thomas Gilbert s'est formidablement accaparé ce fait divers qui défraya moult gazettes vers la fin du XVIIe, en Amérique, du côté obscurément puritain du Massachusetts.

De sa genèse à son triste épilogue, Gilbert nous conte par le menu cette lamentable histoire qui se solda, au final, par l'exécution de vingt-cinq victimes, majoritairement féminines.

D'un trait agréable et épuré aux couleurs étonnamment vives pour narrer un tel événement aux morbides relents de soufre, l'auteur déroule un scénario implacable en faisant montre d'une mise en scène irréprochable et d'une dramaturgie parfaitement maîtrisée.

Les personnages apparaissent consistants, parfaits pendants d'un récit à l'ossature robuste et visiblement très travaillé en amont, dixit Marcel.

Et que dire de cette montée en puissance magistralement orchestrée au final éprouvant, sans véritable surprise, hélas.

Les filles de Salem apparaît, rétrospectivement, comme un réquisitoire féroce contre toute forme de croyance aveugle en un pseudo guide spirituel messianique qui ne sait qu'attiser les haines, cliver habilement pour régner.
Un thème encore et toujours d'actualité même si, de nos jours, il apparaît difficile de jeter l'opprobre sur quelques âmes dissemblables à qui l'on promettra les feux de l'Enfer.

Incontournable.
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