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Critique de Ivy-Read


Tout d'abord, je souhaite remercier l'auteur, David Gilson, de m'avoir permis de recevoir son roman en tant que livre voyageur et, même si je n'ai pas accroché au roman en lui-même, ce fut une expérience très sympathique !

Je ne sais trop comment commencer cet article à part dire que ce livre a été une immense déception. J'étais impatiente de l'avoir en main pour le lire surtout après les avis positifs que j'ai lu dessus. Ancienne adepte de romans yaoï, une histoire fantastique sur fond de romance gay avait de quoi m'intéresser.

Après lecture du premier chapitre, je me suis dit que tout allait un peu vite. Et malheureusement, ça ne s'arrange pas par la suite.

On découvre le départ précipité puis l'accident de voiture des parents de Matt et la tante de ce dernier qui le recueille, il y a plein de non-dits qui donnent une aura de mystère à toute cette scène. On commence à se poser des questions et on est intrigué. le seul point qui m'a véritablement gêné ici est que Astride, la tante de Matt, vient de perdre sa soeur mais, ça ne l'ébranle pas plus que cela, pas une seule petite larme versée, rien. J'avoue que ça m'a un peu surprise. Personnellement, si je recueille le bébé de mon frère qui vient de mourir, je tenterai surement de rester forte pour le petit mais je me serais totalement effondrée, il compte bien trop pour moi !

Ensuite, le point qui m'a sauté aux yeux est la grammaire qui m'a paru un chouïa bancale par moments ou l'emploi de certains mots qui m'ont paru un peu incongrus [« Une voyante bohémienne est venue me rendre visite il y a quelques semaines, me prônant sa protection. »]. J'en ai discuté avec l'auteur, il a choisi ces mots pour certaines raisons, je ne suis pas personnellement convaincue mais, c'est son choix d'auteur !

Ensuite, j'ai trouvé que tout allait bien trop vite, tellement vite d'ailleurs qu'au bout d'un moment, je n'avais même plus le temps de m'intéresser à une scène qu'on passait déjà à autre chose. Même les scènes importantes sont expédiées en quelques lignes et c'est bien dommage.
Les dialogues sont creux et sont assez inutiles pour la plupart et les personnages ne me resteront pas en mémoire très longtemps. Ils m'ont laissé un sentiment d'inachevé, ne m'ont pas paru avoir été creusés, je ne me suis attaché à aucun d'entre eux et les ai trouvé assez plats dans l'ensemble. Ils aurait été agréable de les développer un peu plus, de montrer plus de leurs personnalités respectives, ils m'ont fait l'effet d'être quasiment tous interchangeables.

Matt croit trop facilement à l'existence des loups-garous (je ne spoile pas, on connait leur existence dès le premier chapitre.) ainsi qu'à la véracité de ses rêves d'ailleurs. Pour ma part, si je rêve de licornes je ne vais pas en déduire au réveil qu'elles existent réellement sans avoir de preuves tangibles…

Hormis ça, sa quête principale est de connaître la vérité sur la mort de ses parents, sa tante (qui connait cette fameuse vérité) le laisse retourner sur les lieux du crime sans l'en empêcher. Par la suite elle lui dira que c'est une mauvaise idée, qu'il faut qu'il arrête ses recherches, qu'il rentre à Paris… C'était peut-être avant qu'il aurait fallu dire ça… Et au lieu de lui dire simplement la vérité, c'était plus simple de le laisser aller risquer sa vie pour qu'il la trouve de lui-même ?

Donc il cherche des réponses pendant tout le roman, il en trouve certaines et puis d'un coup un personnage apparaît et lui raconte tout ce qu'il doit savoir. Il y a de bonnes idées là dedans qui auraient pu être bien mises en place et devenir crédibles sauf, que cette partie du passé est survolée tellement rapidement et il s'y trouve tellement d'informations diverses que ça ne l'est pas. On a l'impression que plusieurs évènements ont été jetés en vrac dans ce discours histoire d'expliciter de façon très succincte l'origine des créatures surnaturelles, ce qui dessert pas mal ces explications car elles ne sont pas du tout approfondies. On aurait tendance à hausser un sourcil devant tout ça en ayant vraiment l'impression que ça ne tient pas la route et que les premiers faits historiques qui passaient par là y ont été insérés sans recherches préalables parce qu'ils étaient à portée de main.

le narrateur s'exprime à la première personne du singulier, ce qui entraine forcément un point de vue interne ou alors un changement de point de vue au cours du récit. Là en revanche, on arrive à avoir du point de vue omniscient avec un narrateur qui s'exprime en première personne mais qui n'est pas omniscient. Par exemple, le jeune homme, profondément endormi sait qu'une bestiole entre dans sa cuisine, monte les escaliers et arrive jusqu'à lui tout en étant dans les bras de Morphée… Ou alors il retranscrit des conversations qui se passent dans un couloir de personnes séparées de lui par un mur tout en étant inconscient. Je n'ai pas trouvé ça très logique. Soit on a un point de vue interne, soit on a plusieurs points de vue mais un méga mix de tout, si c'est bien mis en place et justifié pourquoi pas mais, là ça ne l'est pas.

L'histoire se passe en France, quelques scènes à Paris et d'autres à Angoulême, pour une fois qu'on esquive les romans qui se déroulent en Amérique ! En revanche, la culture française a été oubliée au profit d'une américanisation trop présente. Déjà, les bals de promo en Fac françaises, jamais vu ça. En Fac tout court non plus en fait. Au lycée oui mais en lycée français c'est quand même très rare, sauf que notre héros est à l'université donc…
Et la justification du fait que c'est comme ça parce qu'ils sont en correspondance avec des américains me laisse hautement perplexe. Une culture ne change pas du jour au lendemain parce qu'on a des correspondants étrangers... Surtout qu'il semble y avoir des sortes de clans « populaires » puisque Jack en fait apparemment partie, qu'ils sont enviés par toute la Fac et que tout le monde se focalise sur Matt juste parce qu'il a fait ami-ami avec le mec le plus populaire de l'université… Etant donné que dans une Fac il y a des centaines et des centaines d'élèves, les trois quart ne se connaissent absolument pas ou ne se sont même jamais croisés alors qu'une petite bande se démarque comme ça ne me paraît pas très crédible.

Il y a aussi des problèmes au niveau de l'emploi des conjugaisons, l'imparfait prend le pas sur le passé simple sans qu'on sache pourquoi, le présent pointe son nez de temps en temps sans justification, ce qui est assez gênant pour la lecture puisque en pleine scène d'action on se retrouve avec de l'imparfait, ce qui ralentit le rythme au lieu de faire monter la tension.

Avec autant d'éléments qui m'ont perturbés, j'avoue que les fameux mystères censés attiser la curiosité du lecteur ont commencé à me laisser totalement de marbre vers la moitié du livre. Il y a de bonnes idées mais assez mal exploitées. Ce qui peut être bien comme fiction sur le net l'est beaucoup moins en roman papier. True Moon semble ne pas avoir été assez relue et travaillée ce qui est bien dommage. Beaucoup trop d'erreurs et un manque d'approfondissement laissent une impression d'inachevé au roman. A mon sens, ce livre ne vaut pas les dix sept euros auxquels il est vendu.
En toute honnêteté, je ne poursuivrai pas avec cette saga, j'ai bien assez souffert avec ce premier tome.
Lien : http://plume-ivoire.overblog..
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