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Critique de LoupAlunettes


Il faudra arriver à la 50 ème page pour en venir au fait du sujet, chose que nous avions compris puisque l'auteur utilise le pronom personnel féminin, elle, autant que possible pour que le doute ne puisse s'exprimer.

C'est un vrai mantra pour le lecteur, afin que cela fasse son chemin.

Si pour Scott, lycéen, son petit frère est un garçon, sensible certe, mais qui mûrira comme il l'a fait lui même, pour George, sa réalité est toute autre.



George est en CM1 et en son âme et conscience, il est une fille à l'intérieur.

C'est un sentiment qui existe et Alex Gini souhaite l'aborder avec le public ado.



C'est un sujet audacieux et délicat à faire passer aux jeunes publics et pourtant, dans ce qu'il a d'ordinaire et de commun avec beaucoup d'autres enfants de son âge, le personnage passera bien, parce que ce n'est qu'un enfant.

À travers ses journées du quotidien, avec Scott, sa mère, les enfants de l'école, son institutrice et kelly sa meilleure amie, il y aura des questionnements, nombreux, pour définir ce qu'il ressent, pouvoir y mettre des mots et avoir une perspective du regard extérieur.

Cela semble une évidence pour le personnage mais il ne sait comment faire aboutir les autres à cette révélation.



Beaucoup semblent deviner de quoi il retourne plus ou moins sans mettre précisément le doigt dessus.



George, très jeune, tente de trouver des marques avec le monde dans lequel il vit, avec sa sensibilité.

Doit-il se conformer à ce que l'on veut qu'il soit ou suivre la voie qu'il s'est tracé?

Lourde décision pour son âge.



Il décide de tenter l'audition pour la pièce de théâtre de la classe, "le petit monde de Charlotte", sur le rôle féminin.

Comment le lui accorder tandis que toutes les filles de la classe souhaitent avoir le rôle?

Bien meilleur, George ronge son frein, persuadé qu'en incarnant parfaitement ce rôle féminin de l'araignée l'évidence apparaitra à tout le monde.



Les faits sont simples, c'est en partie ce qui rend le roman intéressant, l'auteur nous porte au delà des faits et le personnage est attachant dans les contours dressés par l'auteur.

Le parti pris choisi de l'histoire, un naturel dans l'exposition des choses, une ligne narrative simple pour aborder sur ce sujet complexe et difficile.

La parole est délivrée et George redoute l'approche décisive de la puberté pour lui-même déja à l'âge du CM1.



Lourde décision pour un parent.

La mère se montre aimante à n'importe quel prix, flairant aussi plus ou moins une partie de la vérité. La vérité n'est pas simple à gérer.

Son approche du mystère George est crédible, elle élève deux garçons.



L'auteur démontre qu'il est difficile de grandir et de parfois être soi-même, d'autant plus lorsque l'on est ado.

Les rapports de George et de son ancien meilleur ami Rick, devenue une petite frappe pénible, sont intéressants pour l'exemple, nous prenons des chemins différents.

George et Kelly donnent dans l'amitié adorable et sincère, une vraie bouffée d'air frais.

Il n'y a pas de pathos, c'est un chouette récit très à la portée des ados (et des adultes, pourquoi pas).

Cela nous inspire un peu le film "Ma vie en rose" de Alain Berliner.
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