Regain est un des tomes de la trilogie de pan.
C'est beau, bien écrit, solaire… Ca se lit aisément, on rentre bien dans le récit. Ici le dieu Pan, le Dieu Champêtre, est un Dieu bienveillant, contrairement à Colline où c'était un Dieu qui déchaînait les éléments contre les hommes.
Après si cette critique doit être une critique subjective où on donne son avis comme on veut, je n'ai pas du tout aimé ce livre. D'abord le style de
Giono, qui au début, notamment dans Colline, me paraissait superbe, m'a finalement ennuyée (je rappelle que c'est subjectif comme critique !) Mais décidément trop de description de l'air, des éléments, chargés d'odeurs, le sang qui sent l'aubépine, l'air qui sent les pois et le vin, les cuisses des femmes comme de l'eau… Ca donne un peu la nausée à la fin surtout que c'est sans arrêt.
Ensuite l'histoire : Panturle est le seul habitant d'un village de
Provence qui se meurt. Les deux autres habitants partent successivement, la solitude lui pèse évidemment. Vient une femme, de façon presque surnaturelle, à moitié nue dans un champ, qui se tient les « mamelles » sorties du corset entre les mains, et qui ne demande pas mieux que de rester avec lui, et de lui faire un descendant.
Donc ça finit avec beaucoup de joie de vivre, puisque notre Panturle aura non seulement une femme dans son lit, mais en plus un descendant. La femme, rieuse, sent déjà ses seins qui « germent » (dès le début de la grossesse !), Panturle est ravi, tout est bien qui finit bien.
Pas sûr que Bourdieu ( le bal des célibataires, crise de la société paysanne en Béarn), aurait vu la fin comme ça, mais
Giono n'est pas tenu au réalisme me direz-vous. Enfin voilà, je n'ai pas énormément accroché, je reconnais que je n'ai certainement pas su apprécier l'oeuvre à sa juste valeur mais la femme est trop traitée comme un brave animal rempli d'instincts pour que ça puisse me plaire (surtout que je l'ai lu juste après Un de Baumugnes, où ce trait est encore plus marqué).