Panier pattes en rond, écoutons au coin du feu l'ami Jean gazouiller la renaissance du village d'Aubignane...
C'est la deuxième fois qu'en ouvrant un
Giono il me faut passer le barrage filtrant d'une préface défendant et réhabilitant le bonhomme contre ses accusations de collaborationnisme. Je n'ai pas creusé mais m'est avis que l'on a affaire à un cas beaucoup plus subtil et atypique que ça. J'en veux pour preuve cette langue incroyable, terrienne, d'une oralité chargée de poésie, qui puise dans les sucs les plus essentiels de la nature et sort des tripes. Drôle aussi, et délicieuse. Mais aussi d'une sensualité presque brutale.
Et c'est par cette écriture que l'on entre sans retenue dans le paysage de
Regain, dans cette terre âpre mais gorgée de sève qui ne se donne aux hommes que si Pan le veut. Panturle le veut aussi, mais il lui faut une femme pour cela. le vent la lui apportera, pour féconder cette terre.
J'ai adoré cette histoire immersive, chargée de symboles et gorgée de sensations, où le rapport à la terre est quasiment sexuel comme dans La Terre de
Zola. Ce serait dommage de m'arrêter sur ce point d'orgue d'une trilogie dont j'espère goûter ave autant de plaisir les deux premiers volets.
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