Abd al-Rahman comprit que la solitude serait la compagne la plus fidèle de ses jours. La prudence l'incitait à n'avoir ni ami ni confident, tout au plus des conseillers dont il surveillerait constamment les actes pour s'assurer qu'ils ne tramaient aucun complot contre lui. C'est à ce prix qu'il parviendrait à rendre à son royaume la paix et la prospérité.
Nous sommes les racines d'un même arbre et malheur à qui s'aviserait d'en retrancher une !
Gouverner est un art difficile et ne se limite pas à décider s'il y aura la guerre ou la paix...
Certains de vos lettrés nous considèrent comme des êtres frustes et ignares, en un mot comme de misérables barbares insensibles au luxe et à la beauté. Je ne disconviens pas que cela est en partie vrai. Quand je me rends dans mes domaines, les paysans qui y vivent m'inspirent plus de dégoût que de compassion. Ce sont de véritables bêtes sauvages qui se battent sous le moindre prétexte et s'enivrent jusqu'à en perdre conscience.
Les âmes des hommes sont vouées à l'avarice.
Bienheureux le pays dont le monarque et les sujets, même s'ils n'appartiennent pas à la même religion, sont unis par de tels liens !
Un calife se devait de tenir son rang et de vivre dans un cadre luxueux que Kurtuba ne possédait pas.
Ce que fait l'homme injuste ne doit pas servir de modèle à celui qui suit les préceptes divins.