AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ramettes


Dès que j'ai vu la couverture de ce livre, j'ai été attirée par ses tons bleus, ce visage de trois quart dont on ne voit qu'une partie, comme pour évoquer un mystère… et ce titre très évocateur ne pouvait qu'attirer l'amoureuse des mots que je suis.

C'est un roman sur des êtres qui n'entrent pas dans le moule social dans lequel ils vivent.

Ce roman historique met en scène René Descartes et Helena Jan, le penseur et la servante. Je ne connaissais pas cette histoire. Il faut dire que René Descartes est trop cartésien pour moi (vous avez-vu je les ai casé tous les deux dans la même phrase !). Il représente les extraits de textes obligatoires à étudier au lycée et j'avoue que ce n'était pas tasse de thé.

Par contre la petite histoire intime du grand homme romancée, elle m'intriguait. J'ai tout de suite accroché aux choix réalisés par l'auteure.

René Descartes, nommé le Monsieur dans ce roman, est un penseur égocentrique qui aura changé le destin de cette jeune servante intelligente.

Ce roman se compose de tableaux. Ils sont identifiés par le lieu et l'année où les événements vont avoir lieu. Les deux premières parties ne sont pas dans l'ordre chronologique. Elle a choisi de débuter le roman non au début de l'histoire de Helena amis avec un moment clé pour bien accrocher le lecteur.

Le fait que l'on rentre dans les événements sans préambule évite les longueurs. J'ai trouvé ces scènes très visuelles. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser aux tableaux des peintres flamands.

Il y a des scènes qui m'ont plu parce qu'on y voit le plaisir d'apprendre de Helena ou Betje, ainsi que la place du livre et de l'écrit. Cependant ce roman met en lumière la place de la femme qui est peu enviable. Et bien sûr Guinevere Glasfurd joue avec les émotions des lectrices (lecteurs). On est quelque peu révolté de voir que les hommes sont du côté de la religion et ses théories sur l'infériorité des capacités des femmes. Sans pathos, elle nous parle de la pauvreté qui oblige à abandonner les enfants ou à les placer comme servantes dès qu'elles en on l'âge. On voit par exemple le paradoxe entre ces gamines qui n'ont pas le droit de se révolter contre leur maître qui abusent d'elles et elles sont rejetées dès qu'elles tombent enceinte. Guinevere Glasfurd met la société et son hypocrisie en lumière. Elle met aussi la religion sur le devant de la scène que ce soit face au x moeurs des riches qu'elle couvre. Mais aussi face aux écrivains –philosophe – penseurs. Les filles n'ont pas le droit d'apprendre à lire et à écrire et donc à publier.

On y voit Descartes s'auto censurant pour ne pas finir en prison. Il y a des scènes cocasses où il dit des vérités qui ne sont pas bonnes à dire comme par exemple que la terre bouge. On le croit soul ou qu'il plaisante et se moque du petit peuple.

Le sort des hommes pauvres n'est guère plus enviable. On a Limousin qui après avoir été soldat, est devenu le valet de Descartes, n'a pas de vie. Thomas qui n'a d'autre choix que de s'enrôler et devenu marin comme sont père avant lui.

L'alcool et la violence envers les femmes comme seul exutoire.

Avec Descartes on découvre que les penseurs et les autres hommes érudits sont aussi coincés dans des carcans. Par exemple, il ne peu publier quelque chose qui remettrait en cause la religion et les « savoirs qu'elle diffuse ». il lui faut aussi une autorisation du roi pour publier en français…

Guinevere Glasfurd a choisi de nous raconter les événements du point de vue d'Helena. C'est un récit à la première personne. On peut ainsi découvrir ses moindres pensées et ses émotions. Elle ne peut qu'interpréter et s'interroger que l'attitude de Descartes et des autres personnages....
Lien : https://latelierderamettes.w..
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}