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Critique de zarline


Texto est le nouveau roman de l'auteur russe Dmitry Glukhovsky, plus connu pour sa série apocalyptique Metro. Je n'ai pas lu cette dernière et cela a probablement joué un rôle positif pour cette lecture: ce roman ne ressemblant a priori en rien aux écrits précédents de l'auteur, je n'ai pas été déstabilisée ou déçue comme pourraient l'être des fans de Metro.

Loin d'un monde futuriste, Texto est au contraire bien ancré dans la Russie et la société d'aujourd'hui. On y parle de Poutine, de Trump, de WhatsApp, de Telegram et du dernier smartphone à la mode, objet devenu indispensable à notre fonctionnement, au point qu'il devient un miroir de notre vie et de notre personnalité. C'est ce que va découvrir Ilya: lui qui avait cru se débarrasser de Petia, va au final pénétrer si profondément dans l'intimité de son ennemi qu'il va risquer de s'y perdre complètement.

Le smartphone comme fil rouge, c'est l'idée de base originale de Texto qui permet à Dmitry Glukhovsky de sonder l'âme d'un jeune officier de police pourri dans un Moscou où la corruption est partout. Un fil rouge qui résulte toutefois également sur quelques lenteurs: Ilya passe beaucoup de temps sur son smartphone à écrire des textos plutôt que se bouger, rendant parfois le récit répétitif et stationnaire surtout dans sa première partie - quelques centaines de pages tout de même à lire avachi le contenu du téléphone de Petia, ses textos, ses photos, ses emails.

Lent, Texto l'est un peu, oui, même si le rythme s'accélère petit à petit. Mais Texto est aussi un roman sombre qui joue pleinement de ses ambiguïtés: d'Ilya ou de Petia, qui est le bourreau, qui est la victime? Entre dégoût, pitié, colère, difficile de se positionner pour le lecteur qui peine ainsi à "juger" les protagonistes de ce roman où tout le monde tente au final de survivre à sa façon.

Au final, ce qui lie tous les romans russes lus jusque ici, c'est cette noirceur sublimée. La Russie de Glukhovsky est loin d'être toute rose, comme si derrière le faste et la fête des boîtes de nuit moscovites, elle contenait déjà la pourriture qui la mènera à ses récits apocalyptiques. Texto se résume ainsi à une éloge funèbre à la beauté de la ville de Moscou. Une découverte pour sortir des sentiers battus!
Lien : https://unmomentpourlire.blo..
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