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Critique de Zora-la-Rousse


À dix-huit ans, Ilya avait tout en mains pour réussir : futur étudiant à l'Université, petite amie canon et supers potes, jusqu'à sa rencontre avec Pieta Kazhine. Au cours d'une sortie en boite, Ilya n'avait pas trop apprécié le comportement de l'officier de police, un peu trop entreprenant avec sa petite amie, et l'avait fait savoir. Ce dernier s'était immédiatement vengé en cachant dans sa poche un sachet de coke, le faisant ainsi condamner pour sept ans de réclusion.
À sa sortie, Ilya ne désire qu'une chose : revoir sa mère qui l'a seule soutenu et goûter le chtchi qu'elle lui aura préparé pour fêter son arrivée. Mais à peine arrivé à l'appartement familial, il apprend par une voisine que sa mère est décédée il y a deux jours à peine d'une crise cardiaque. Il n'y a plus guère que la vodka comme remède contre le sort qui s'acharne sur lui, et une fois sous l'emprise de l'ivresse, il décide de retrouver celui qui a fait basculer sa vie en enfer pour le tuer. le meurtre commis et le corps caché, il s'en retourne chez lui et ne réalise que le lendemain matin de la gravité de son acte.
Sans se rappeler comment cela a pu arriver, il s'est également emparé du téléphone de Pieta. Ilya est au désespoir et sent ses jours comptés. Il tient cependant à accomplir un dernier acte avant d'être arrêté : s'occuper de l'enterrement de sa maman, et ce, dignement. Mais pour cela, il va falloir que les proches du policier le croient encore vivant... grâce aux textos.
Il va alors se plonger dans la vie de celui qui a gâché la sienne, à ses risques et périls...

Superbe thriller psychologique que nous offre là Dmitry Glukhovsky, un auteur russe particulièrement séduisant, qui sort de sa zone de confort habituelle, plutôt portée sur le fantastique.
Il nous plonge dans un récit intime, dans la narration d'une descente aux enfers terrible avec des doutes, des prises de conscience, des remords et des intentions éphémères. Et c'est peu dire qu'on souffre avec Ilya, qu'on s'épouvante à ses côtés, qu'on se prend la tête à deux mains et qu'on ferme les yeux devant l'enchaînement fatal des évènements.
J'étais tellement dedans que j'aurais voulu agir, lui prendre ce fichu téléphone des mains pour que cette spirale infernale s'arrête. C'est vous dire le talent de cet auteur…
À travers le destin d'Ilya, il y a également la mise en garde sur l'utilisation des smartphones, dans lesquels nos vies sont consignées, avec les coordonnées de nos proches, nos conversations et nos mails, nos photos et nos vidéos. Ilya entre dans la vie de Petia à volonté, écrit pour lui, agit pour lui et la frontière entre leurs deux personnalités s'amenuise avec les jours qui passent.
Paradoxalement, horriblement, notre ex-détenu si seul, n'a plus comme contact social que la sphère professionnelle et intime de celui qu'il hait au plus haut point. Lui qui n'a plus de famille, de petite amie, converse avec le plus de conviction possible avec les parents de Petia, ou sa petite amie. Schizophrénique.
Et pour la lectrice que je suis, une expérience effrayante mais une fois le livre refermé après son final, incroyablement enthousiasmante !
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