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Critique de AmeliaChatterton


'amour est souvent au coeur des romans de Clémence Godefroy. Dans Love in 56K, il en sera question mais pas seulement : amitié, problèmes d'adolescence et quête de soi seront également au rendez-vous. Bienvenue dans les années 1998 !

Bienvenue dans un lycée américain
J'ai commencé ce livre sans jeter un oeil au résumé. Ce qui m'a surprise le plus pendant les premiers chapitres, a été la sensation de lire un roman se déroulant en France, jusqu'à ce que des détails viennent perturber l'intrigue : aucun lycéen français ne possède de voiture pour se rendre en cours avec ses amis !

Clémence Godefroy est française, mais elle a recrée avec brio cette ambiance lycée américaine qui regroupe pas mal de clichés, et qu'on retrouve dans certaines séries tv. Cependant, elle y a ajouté sa touche personnelle pour que ces clichés ne nuisent pas à la qualité de l'intrigue.

Par exemple, au niveau des personnages, on retrouve les différents groupes typiques : les nerds du club d'informatique, l'équipe de sport (basket, football), les pom-pom girls populaires, la peste de service, la bande de copines intellos, le meilleur ami gay.

Les nuances interviennent dans la construction des personnages. Ainsi, dans l'équipe de basketball, Scott est aussi un geek qui a du mal à s'intégrer; dans le club informatique, on compte une future diplômée de grande université très sûre d'elle, … Chacun n'est pas celui qu'il semble être et c'est ce qui fait la richesse de ce récit.

L'auteur aborde plusieurs sujets sur cette période charnière de Première-Terminale propres aux américains : les fêtes entre élèves, le souci d'aller s'inscrire ou non dans une université après la remise des diplômes, les virées au centre-commercial, les jobs d'appoint, le sous-sol aménagé en antre d'ado, le fait d'avoir ou non une voiture, et surtout la sexualité naissante.

Tout contribue à recréer cette époque de liberté surveillée, de désir d'émancipation, de rêves à venir de ces adolescentes américaines mais qui s'étend aussi aux françaises sur certains points comme la sexualité.

Premiers émois amoureux dans la vie d'une lycéenne
Erika est le personnage principal de cette histoire. cette année, elle a décidé avec sa bande de copines qu'elle se montrerait plus adulte. Mais voilà, elle a développé une passion pour une saga littéraire empruntée à sa petite soeur. C'est un secret honteux qu'elle préfère garder pour elle. Et il est d'autant plus honteux car elle écrit de la fanfiction dessus ! Ses amies ont aussi des secrets, mais on les découvrira plus tard…

Clémence Godefroy sait évoquer avec finesse, à travers le portrait de ces trois amies, les interrogations sur ce qu'est grandir, les expériences sexuelles et amoureuses, le bouillonnement intérieur hormonal, la métamorphose de son corps, la peur d'être soi face au regard des autres et les hobbys honteux.

A travers l'histoire d'Erika surtout, elle propose une ode au courage d'être soi, la volonté d'aimer et de vivre ses passions, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Car le lycée est impitoyable : on abordera le harcèlement scolaire, la timidité amoureuse et ses maladresses, la jalousie maladive.

Le seul bémol que j'ai pu trouver est une fin de roman qui m'a semblée un peu abrupte ou du moins, j'aurais apprécié un récit plus long.

Une ode à la fin des années 1990

Ce roman est destiné à deux publics : l'adolescent lambda qui découvre des sujets qui le touchent mais dans le contexte de la fin des années 90. Mais aussi, l'adulte qui a vécu cette période et se remémore la saveur de certains détails (ce qui est mon cas).

L'auteure a parfaitement réussi, par petites touches à nous plonger dans la vie d'un ado de cette période. On aborde le style musical très pop, la mode un peu flashy par moments, les débuts d'internet et des connexions incertaines, les cours d'éducation sexuelle foireux, les boybands, le coût important d'un ordinateur, la quasi absence des téléphones portables, et surtout la saga des sorciers de Bellwood qui ressemble un peu à celle d'Harry Potter.

Le plus gros clin d'oeil réside dans les forums de fanfiction, véritable refuge pour les timides, nerds, intellos de l'époque, où l'on peut échanger autour d'un sujet qui vous passionne sans être jugé et retrouver des gens intéressés par les mêmes centres d'intérêts. Pour certains, c'est aussi un moyen de développer leurs talents d'écrivain.

En conclusion : un roman Young adult mode d'emploi sur comment avoir le courage d'être soi au lycée, qui traite également avec finesse le sentiment amoureux. Un petit bijou à découvrir autant pour les ados que pour les nostalgiques de la fin des années 90.
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