Or, cette amputation, ce sacrifice sont à la fois mutilation et promotion de l’homme à être coresponsable (avec la nature) de sa propre existence. L’homme n’est pas seulement un être qui vit en société, comme les autres primates, et s’y adapte, mais un être, je l’ai dit, qui doit produire de la société pour continuer à vivre. La société apparaît donc comme édifiée sur la base non pas d’un meurtre mais de la négation consciente de quelque chose qui appartient à l’homme et se trouve en lui, et qu’il est le caractère asocial de son désir. Cette négation, cette amputation sont tout à la fois des actes conscients et inconscients qui refoulent, répriment et subordonnent.
Mais, pris ensemble, l'Imaginaire et le Symbolique n'épuisent pas le contenu des réalités sociales que les humains produisent et reproduisent au cours de leur existence. Car des rapports sociaux, quels que soient leurs contenus d'idéalités imaginaires et leurs dimensions symboliques, se construisent pour répondre à des enjeux qui, eux, ne sont pas seulement imaginaires ni purement symboliques.