Mon premier contact avec la littérature russe. J'avais acheté ce livre dans une brocante dans une vieille édition du XIXe siècle sans même savoir à l'époque qui était
Gogol (bon j'exagère un peu, je le connaissais vaguement pour
le Nez, lu en classe et auquel je n'avais rien compris à l'époque!).
Un excellent livre qui ressemble tout à fait au tableau de Répine présent sur l'édition folio. Ce sont les cosaques flamboyants au verbe haut et au poing facile. Un roman bref mais remarquablement écrit, où l'on sent la sensibilité pas dénuée d'esprit critique avec laquelle
Gogol ausculte ses ancêtres. Ouvrage profondément russe (ou même slave d'ailleurs) par le sens du drame, par la force des sentiments et des émotions, c'est la Grande histoire racontée à travers la petite avec un brio qui rappelle combien
Gogol est un auteur majeur de la littérature. Toute l'Ukraine (alors russe) est là, et
Gogol parle autant de l'époque de Boulba, celle des cosaques mi-barbares mi-civilisés, que de la sienne (à lire en filigrane).
Mélange de batailles, de romantisme, de scènes cocasses et drôles et d'horreurs véritables, Taras Boulba est une pièce maîtresse de la littérature russe, un condensé brillant de ce qu'elle sait faire de mieux.
Je tiens à ajouter que le livre a été talentueusement adapté au cinéma en 2009 par le réalisateur Vladimir Bortko, avec dans le rôle principal un Bohdan Stupka tout simplement exceptionnel.