AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de BazaR


De nos jours Haydn est un compositeur considéré par le commun des mortels - quand le commun en question connaît son nom - comme plutôt effacé et quelconque par rapport aux deux monstres de son temps, Mozart puis Beethoven. Appuyant ce fait, les biographies le concernant qui permettraient de mieux cerner l'homme et apprécier son oeuvre sont d'une rareté à pleurer. Ce petit livre récent comble la lacune. Il s'adresse aux non professionnels curieux de mon acabit ; on sent bien l'effort fourni par Frédéric Gonin pour expliquer les éléments musicologiques au profane. Même moi, quasi ignare en musique, j'ai eu l'impression de comprendre 

Le livre est découpé en quatre parties : Haydn 1- sa vie, 2 – sa personnalité, 3 – son style, 4 – son oeuvre. Sa vie est… assez planplan, comme celle de tout un chacun. Il ne fait pas de vague et interagit peu ou pas avec les évènements de son époque. Tout au plus apprend-on que « les bombardements du 10 mai 1809, suivi de la capitulation autrichienne le 12 et de l'entrée dans Vienne des troupes napoléoniennes le 13 précipitèrent son état de santé » (il meurt le 31). En fait il a consacré sa vie à la musique, longtemps éloigné de la capitale au palais des princes hongrois Esterházy. Il voyagea seulement à Londres pour plusieurs séries de concerts.

Sa personnalité colle à cette qualification de planplan. Mais je ne dois pas être péjoratif là ; je pense que j'aurais apprécié de l'avoir pour ami. Affable, souriant, il accepte les conventions sociales comme allant de soi et fait son trou en les respectant ; il ne cherche pas à s'élever artificiellement ; il est modeste (pas faussement : il juge très positivement son travail), généreux, parfois farceur, très pieux. Chaque trait de caractère vient s'appuyer sur une phrase extraite d'une lettre d'un contemporain ou de Haydn lui-même. Gonin force peut-être trop le trait positif.

Gonin est encore plus dithyrambique sur le style. Haydn paraît s'être appuyé sur les styles de sa jeunesse (le style galant) et avoir créé les styles qui ont suivi. Son imagination est sans limite, ses inventions étonnantes, il sacrifie à l'harmonie les règles conservatrices de composition, il sait instiller des notes d'humour. de la symphonie à la musique de chambre, du sacré au profane, de l'opéra à la cantate, il est doué dans tous les domaines. N'en jetez plus ! Je veux bien accepter toutes ces louanges, mais comment se fait-il alors que lorsque j'écoute les symphonies de Haydn j'aie du mal à trouver un air qui me fasse dresser l'oreille ? Faut-il avoir une formation spéciale pour trouver du génie à son travail ? Moi je l'ai découvert au Théâtre des Champs Elysées dans sa symphonie n° 82 : l'Ours et celle-là m'avait attirée. Mais chez moi, quand j'écoute Haydn en faisant autre chose, je n'arrête pas sous l'effet d'une félicité auditive intense. C'est sympa, mais pas plus.

La dernière partie consacrée à l'oeuvre me sera bien utile pour changer cet avis. C'est là que j'ai découvert toute la diversité de son oeuvre et à quel point j'en connais peu. En plus des symphonies, c'est apparemment dans le domaine du quatuor qu'il a brillé, sans oublier son travail vocal : messes et cantates. A son époque, Haydn était une vraie superstar, ce n'est sûrement pas pour rien. C'est tout un univers musical qu'il me reste à découvrir. Je commence par les quatuors à cordes opus 76 et l'oratorio « la Création ».
Commenter  J’apprécie          272



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}