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EAN : 9782330034054
160 pages
Actes Sud (08/10/2014)
4/5   3 notes
Résumé :
Dans l'esprit du public, Haydn demeure encore aujourd'hui à l'ombre de ses illustres cadets viennois : Mozart et Beethoven. C'est oublier que, de son vivant, Haydn était considéré comme le compositeur le plus talentueux de sa génération. Fondamentalement sédentaire, menant une vie rangée et bien peu romanesque, il a pourtant su bâtir une oeuvre variée, riche et personnelle, acclamée à juste titre aux quatre coins de l'Europe. Mozart le considérait d'ailleurs comme s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
De nos jours Haydn est un compositeur considéré par le commun des mortels - quand le commun en question connaît son nom - comme plutôt effacé et quelconque par rapport aux deux monstres de son temps, Mozart puis Beethoven. Appuyant ce fait, les biographies le concernant qui permettraient de mieux cerner l'homme et apprécier son oeuvre sont d'une rareté à pleurer. Ce petit livre récent comble la lacune. Il s'adresse aux non professionnels curieux de mon acabit ; on sent bien l'effort fourni par Frédéric Gonin pour expliquer les éléments musicologiques au profane. Même moi, quasi ignare en musique, j'ai eu l'impression de comprendre 

Le livre est découpé en quatre parties : Haydn 1- sa vie, 2 – sa personnalité, 3 – son style, 4 – son oeuvre. Sa vie est… assez planplan, comme celle de tout un chacun. Il ne fait pas de vague et interagit peu ou pas avec les évènements de son époque. Tout au plus apprend-on que « les bombardements du 10 mai 1809, suivi de la capitulation autrichienne le 12 et de l'entrée dans Vienne des troupes napoléoniennes le 13 précipitèrent son état de santé » (il meurt le 31). En fait il a consacré sa vie à la musique, longtemps éloigné de la capitale au palais des princes hongrois Esterházy. Il voyagea seulement à Londres pour plusieurs séries de concerts.

Sa personnalité colle à cette qualification de planplan. Mais je ne dois pas être péjoratif là ; je pense que j'aurais apprécié de l'avoir pour ami. Affable, souriant, il accepte les conventions sociales comme allant de soi et fait son trou en les respectant ; il ne cherche pas à s'élever artificiellement ; il est modeste (pas faussement : il juge très positivement son travail), généreux, parfois farceur, très pieux. Chaque trait de caractère vient s'appuyer sur une phrase extraite d'une lettre d'un contemporain ou de Haydn lui-même. Gonin force peut-être trop le trait positif.

Gonin est encore plus dithyrambique sur le style. Haydn paraît s'être appuyé sur les styles de sa jeunesse (le style galant) et avoir créé les styles qui ont suivi. Son imagination est sans limite, ses inventions étonnantes, il sacrifie à l'harmonie les règles conservatrices de composition, il sait instiller des notes d'humour. de la symphonie à la musique de chambre, du sacré au profane, de l'opéra à la cantate, il est doué dans tous les domaines. N'en jetez plus ! Je veux bien accepter toutes ces louanges, mais comment se fait-il alors que lorsque j'écoute les symphonies de Haydn j'aie du mal à trouver un air qui me fasse dresser l'oreille ? Faut-il avoir une formation spéciale pour trouver du génie à son travail ? Moi je l'ai découvert au Théâtre des Champs Elysées dans sa symphonie n° 82 : l'Ours et celle-là m'avait attirée. Mais chez moi, quand j'écoute Haydn en faisant autre chose, je n'arrête pas sous l'effet d'une félicité auditive intense. C'est sympa, mais pas plus.

La dernière partie consacrée à l'oeuvre me sera bien utile pour changer cet avis. C'est là que j'ai découvert toute la diversité de son oeuvre et à quel point j'en connais peu. En plus des symphonies, c'est apparemment dans le domaine du quatuor qu'il a brillé, sans oublier son travail vocal : messes et cantates. A son époque, Haydn était une vraie superstar, ce n'est sûrement pas pour rien. C'est tout un univers musical qu'il me reste à découvrir. Je commence par les quatuors à cordes opus 76 et l'oratorio « la Création ».
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Parfois, je prenais la liberté d'offenser non pas l'oreille, mais les règles les plus courantes des traités, et soulignais de tels passages par les mots "con licenza". On se mettait à crier: une faute! en voulant me le prouver par Fux(*). Je demandais à mes adversaires s'ils étaient capables de prouver par l'oreille qu'il s'agissait bien d'une faute, et ils ne pouvaient que répondre non. Mon oreille également ne perçoit dans ces passages aucune faute, j'estime au contraire y entendre quelque chose de beau. Je demandais donc qu'on me laissât pécher contre les règles.

(réponse à une question d'Albert Christoph Dies, peintre et écrivain allemand=
(*) Johan Joseph Fux: compositeur autrichien auteur de traités de composition
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Cependant, comme dans le domaine du concerto, il semble que Haydn, conscient de la supériorité géniale de Mozart, ait adopté une position de repli dans le domaine de l'opéra. C'est ainsi qu'on peut lire [dans une lettre à un ami praguois] : " Si j'avais comme bonheur insigne de mettre en musique pour votre théâtre [Prague] un tout nouveau livret... ce serait très risqué pour moi, car à côté de Mozart, pratiquement personne ne peut se montrer".
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Je n'ai jamais eu de vrais maîtres. J'ai toujours commencé par la pratique - d'abord en chant et en divers instruments, puis en composition. En ce dernier domaine, j'ai davantage écouté les œuvres d'autrui que véritablement étudié, mais j'ai entendu ce qu'il y avait alors de plus beau et de plus parfait en chaque genre.

(propos de Haydn rapportés par Johann Friedrich Rochlitz)
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Associée à la ferveur du public, la grandeur de la musique de Haendel toucha profondément Haydn qui "avouait qu'il en fut si frappé qu'il se remit à l'étude comme s'il n'eût rien su jusqu'à ce moment. Il médita chaque note et puisa dans ces partitions très savantes la quintessence du vrai grandiose musical."
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La soif permanente de renouvellement est une caractéristique essentielle du style de Haydn, tout comme sa capacité à ne jamais sombrer dans une démarche artistique routinière et redondante.
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