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Critique de CDemassieux


Septembre…Deux tours se tiennent droites comme des « i » et dominent la ville. La ville qui grouille. On dirait une fourmilière sans arrêt dérangée. Les couleurs bleutées passent au orange brûlant quand un homme, Clarence T., noir New-Yorkais, saxophoniste de jazz s'introduit dans un club pour réclamer son argent. Il est nerveux, en manque et prêt à en découdre. Soudain, un déferlement de violence fait irruption dans l'histoire. Une violence qui va aller crescendo jusqu'au bouquet final où deux tours connaîtront une apothéose tragique. En attendant, chacun se débat avec sa vie, une vie égrenée de notes de musique. Une musique qui se déroule aussi bien sur scène que dans des endroits insolites.
Hate Jazz est une chronique géniale de la vie de ces musiciens de la nuit qui n'échappent à leur quotidien qu'en jouant parmi un public plus ou moins attentif. Ainsi Chester, saxophoniste la nuit, taxi le jour, ne conjure-t-il sa morne existence que son instrument entre les mains dont il joue en virtuose, accompagné par un pianiste plagiaire et deux frères qui se disputent la même femme, Velma. le dessin, qui passe de la couleur criarde au sombre, rend cette atmosphère oppressante avec une rare maîtrise. On assiste à un archétype du jazz dans tout ce qu'il a de douloureux, avec cette originalité qui fait se rencontrer la petite histoire et la grande.
Une aventure en bande dessinée à ne pas rater car lire Hate Jazz est une expérience exceptionnelle qui va à une vitesse vertigineuse, une vitesse qui préfigure celle d'un avion fonçant à toute allure dans une orgueilleuse tour, pendant qu'un homme se donne du bonheur illusoire, une seringue à la main.
Hate Jazz démontre, s'il en était encore besoin, à quel point le Neuvième Art peut accoucher d'oeuvres aussi radicales. A lire impérativement.

(Publié à l'origine dans Jazzosphère)
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