AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Pecosa


« La rue assourdissante autour de moi hurlait. »

Chester Lawrence déroge à la règle qu'il s'est fixée depuis l'enfance: s'occuper de ses affaires. Un soir, parce qu'il échange quelques mots avec une Chinoise qui vient de se faire agresser dans sa rue, il voit sa vie partir à vau-l'eau. Street of the Lost, c'est son quartier. Ruxton Street, qui pue l'urine, l'alcool, le stupre, Ruxton Street, jonchée d'épaves humaines: « Pour lui, la rue ressemblait à ces énormes serpents du zoo: elle dévorait tous ceux qui la touchaient." Matt Hagen y fait sa loi, et aime y violer les femmes. Chet Lawrence devra face à lui assumer les conséquences de son acte anodin, s'il ne veut pas être avalé par la Rue.

Epaves, connu aussi sous le titre Rue barbare (adapté en France par Gilles Béhat) est un grand Goodis, désespéré, et d'une noirceur absolue. Qu'y avait-il donc dans la tête de cet auteur, sauvé de l'oubli grâce à l'enthousiasme de son lectorat français, qui abandonna à la fin des années 40 Hollywood et le succès (Les Passagers de la nuit de Delmer Daves, adapté de son roman Dark Passage avec Bogart et Bacall) pour Philadelphie, où il écrira des romans depuis la maison de ses parents? Epaves, c'est le destin de ceux d'en bas, coincés dans la, pour reprendre l'un des titres de ses romans, Street of No Return. Goodis, c'est le Noir, sans espoir, mais l'un des meilleurs de la littérature américaine.
Commenter  J’apprécie          665



Ont apprécié cette critique (64)voir plus




{* *}