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Critique de Amy_
Une lecture atypique, mais fort sympathique dans l'ensemble, et ce, malgré quelques petits défauts.
J'avais quelques appréhensions en commençant cette histoire du fait que je n'ai aucune connaissance en mythologie nordique, excepté de rares noms de divinités. Pour ceux qui seraient dans ma situation et se poseraient la question, ça n'empêche pas la compréhension du récit, cependant, je ne pense pas avoir saisi toute la subtilité du texte, ni certaines références. C'est assez frustrant, d'autant que l'autrice semble partir du postulat qu'elle s'adresse à un public expérimenté, donc certains passages emblématiques de la mythologie ne sont que survolés, là où j'aurai aimé avoir davantage d'explications et la capacité à comprendre. Pour une meilleure immersion, j'ai effectué des petites recherches - ce qui m'a pas mal aidé - mais ça n'est pas obligatoire, ça reste tout de même accessible pour un néophyte.
En ce qui concerne l'histoire, il faut savoir qu'il n'y a pas de chapitres, mais uniquement 3 parties. C'est déstabilisant au début parce qu'on a l'impression d'être embourbé dans un chapitre interminable, mais j'ai fini par m'y faire. Je regrette toutefois le manque d'équilibre entre ces parties, la première est très dense, la seconde bien plus courte, tandis que la dernière est insignifiante. le rythme se trouve donc déséquilibré, et toute la première partie peut avoir tendance à décourager, puisqu'elle se focalise sur la vie atypique de la sorcière Angrboda et à part ces maternités extrêmement particulières (il faut s'y faire, c'est de la mythologie, mais qu'est-ce que c'est étrange à lire quand on n'a pas l'habitude ; pareil pour Loki et son cheval, ceux qui ont lu comprendront, c'est… glauque) et sa relation peu conventionnelle avec Loki, il ne s'y passe pas grand-chose. Pas de batailles épiques ni de complots, simplement le récit d'une vie de femme et de mère. Parfois je ressentais des longueurs, mais mon attachement à Angrboda contrebalançait.
Justement, la force de cet ouvrage réside dans la qualité du traitement des personnages. Il est difficile de rester insensible à Angrboda, la vie se montre cruelle et injuste à son égard, mais sa résilience est telle que ça devient captivant de suivre ses péripéties. Je ne suis pas friande des récits qui relatent de la maternité, mais ici c'est tellement bien abordé qu'il m'était impossible de lâcher le livre. Sa dévotion envers ses enfants était poignante, le fait qu'elle ne soit pas dépeinte comme une héroïne et qu'elle n'aspire finalement qu'à être heureuse avec sa famille avait quelque chose d'aussi émouvant que de rafraichissant, car on le sait, la mythologie se focalise avant tout, sur les actes héroïques. Angrboda n'aura peut-être pas l'étoffe d'une géante de la mythologie, il n'en reste pas moins qu'elle a su parler à mon coeur. À côté, j'ai beaucoup aimé Skadi et la relation qu'elle développe avec Angrboda, et contrairement à certains avis, je n'ai pas trouvé ça « trop ». J'ai là aussi été touchée par leur histoire, elles se complètent de façon à donner son lot de vie au récit, qui est empreint d'un féminisme évident avec la mise en avant de nombreuses femmes, jusqu'alors effacées par rapport aux hommes. Pour les dieux, ils ne sont pas enjolivés, toute leur cruauté est parfaitement dépeinte, on en voit toute l'étendue dans les deux dernières parties où l'action atteint son apogée. J'admets cependant avoir trouvé Loki imbuvable et abjecte, mais ça coïncidait plutôt bien avec son mythe, donc en soi, je ne peux trop rien reprocher à l'autrice. Quant à la fin, elle m'a bouleversée, ce n'était pas parfait (j'ai du mal avec ce qui est « niais », et l'espèce d'épilogue m'a tiqué par rapport à ça), mais j'ai adoré l'imprévisibilité de ce dénouement.
Pour conclure, cette lecture ne pourra pas plaire à tout le monde en raison de sa structure exempt de chapitres, et de son manque d'action, comme pourrait l'espérer l'amateur de mythologie. le récit peut également faire rater aux néophytes certaines références et subtilités du texte. Pour ma part, même si ces détails m'ont parfois dérangée (les longueurs et le manque d'équilibre des parties), mon attachement à Angrboda et les sujets poignants évoqués m'ont permis de passer un bon moment. En tout cas, le titre « coeur de sorcière » prend un tout autre sens à la fin de cette lecture, et je dois dire que j'ai beaucoup repensé à cette histoire après l'avoir terminée, et rien que ça, c'est une réussite !
J'avais quelques appréhensions en commençant cette histoire du fait que je n'ai aucune connaissance en mythologie nordique, excepté de rares noms de divinités. Pour ceux qui seraient dans ma situation et se poseraient la question, ça n'empêche pas la compréhension du récit, cependant, je ne pense pas avoir saisi toute la subtilité du texte, ni certaines références. C'est assez frustrant, d'autant que l'autrice semble partir du postulat qu'elle s'adresse à un public expérimenté, donc certains passages emblématiques de la mythologie ne sont que survolés, là où j'aurai aimé avoir davantage d'explications et la capacité à comprendre. Pour une meilleure immersion, j'ai effectué des petites recherches - ce qui m'a pas mal aidé - mais ça n'est pas obligatoire, ça reste tout de même accessible pour un néophyte.
En ce qui concerne l'histoire, il faut savoir qu'il n'y a pas de chapitres, mais uniquement 3 parties. C'est déstabilisant au début parce qu'on a l'impression d'être embourbé dans un chapitre interminable, mais j'ai fini par m'y faire. Je regrette toutefois le manque d'équilibre entre ces parties, la première est très dense, la seconde bien plus courte, tandis que la dernière est insignifiante. le rythme se trouve donc déséquilibré, et toute la première partie peut avoir tendance à décourager, puisqu'elle se focalise sur la vie atypique de la sorcière Angrboda et à part ces maternités extrêmement particulières (il faut s'y faire, c'est de la mythologie, mais qu'est-ce que c'est étrange à lire quand on n'a pas l'habitude ; pareil pour Loki et son cheval, ceux qui ont lu comprendront, c'est… glauque) et sa relation peu conventionnelle avec Loki, il ne s'y passe pas grand-chose. Pas de batailles épiques ni de complots, simplement le récit d'une vie de femme et de mère. Parfois je ressentais des longueurs, mais mon attachement à Angrboda contrebalançait.
Justement, la force de cet ouvrage réside dans la qualité du traitement des personnages. Il est difficile de rester insensible à Angrboda, la vie se montre cruelle et injuste à son égard, mais sa résilience est telle que ça devient captivant de suivre ses péripéties. Je ne suis pas friande des récits qui relatent de la maternité, mais ici c'est tellement bien abordé qu'il m'était impossible de lâcher le livre. Sa dévotion envers ses enfants était poignante, le fait qu'elle ne soit pas dépeinte comme une héroïne et qu'elle n'aspire finalement qu'à être heureuse avec sa famille avait quelque chose d'aussi émouvant que de rafraichissant, car on le sait, la mythologie se focalise avant tout, sur les actes héroïques. Angrboda n'aura peut-être pas l'étoffe d'une géante de la mythologie, il n'en reste pas moins qu'elle a su parler à mon coeur. À côté, j'ai beaucoup aimé Skadi et la relation qu'elle développe avec Angrboda, et contrairement à certains avis, je n'ai pas trouvé ça « trop ». J'ai là aussi été touchée par leur histoire, elles se complètent de façon à donner son lot de vie au récit, qui est empreint d'un féminisme évident avec la mise en avant de nombreuses femmes, jusqu'alors effacées par rapport aux hommes. Pour les dieux, ils ne sont pas enjolivés, toute leur cruauté est parfaitement dépeinte, on en voit toute l'étendue dans les deux dernières parties où l'action atteint son apogée. J'admets cependant avoir trouvé Loki imbuvable et abjecte, mais ça coïncidait plutôt bien avec son mythe, donc en soi, je ne peux trop rien reprocher à l'autrice. Quant à la fin, elle m'a bouleversée, ce n'était pas parfait (j'ai du mal avec ce qui est « niais », et l'espèce d'épilogue m'a tiqué par rapport à ça), mais j'ai adoré l'imprévisibilité de ce dénouement.
Pour conclure, cette lecture ne pourra pas plaire à tout le monde en raison de sa structure exempt de chapitres, et de son manque d'action, comme pourrait l'espérer l'amateur de mythologie. le récit peut également faire rater aux néophytes certaines références et subtilités du texte. Pour ma part, même si ces détails m'ont parfois dérangée (les longueurs et le manque d'équilibre des parties), mon attachement à Angrboda et les sujets poignants évoqués m'ont permis de passer un bon moment. En tout cas, le titre « coeur de sorcière » prend un tout autre sens à la fin de cette lecture, et je dois dire que j'ai beaucoup repensé à cette histoire après l'avoir terminée, et rien que ça, c'est une réussite !
