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Critique de Meps


Les challenges nous incitent parfois à reprendre la lecture de séries lues il y a bien longtemps... et comme ils incitent à la continuer... et qu'en plus on aime ça... que demande le peuple (du pain et des jeux, je sais, et c'est bien adapté à l'époque d'Astérix)

Tome 3 de la saga du petit gaulois moustachu donc et premier séjour linguistique en perspective. Séjour linguistique en effet, et déjà une idée de génie du duo Uderzo-Goscinny (difficile de savoir qui a eu l'idée puisqu'elle est autant graphique que scénaristique)... les Goths s'expriment en police de caractère gothique. C'est tout bête mais c'est drôle, repérant, parfait pour les running gag (Panoramix qui parle le gothique avec un léger accent...)
Plus je découvre la série progressivement, plus je m'assure que l'humour des deux compères est à la base de tout. A l'image de ce que pouvait faire Gotlib à l'époque avec ces Rubriques à Brac, il y a pas mal de gag visuels (tel cette chouette au premier plan d'une case de transition qui indique clairement à un pic vert venu attaquer son arbre qu'elle le considère comme timbré). L'humour prend des formes très variées, que ce soit dans les références au caractère des personnages (Obélix sensible sur son apparence qui parle à Asterix de leur gabarit respectif comme tout petit et moyen), les jeux de mots éternels sur les noms des personnages (avec le chef Téléféric dont la vie ne tient qu'à un fil), les runnings gags sur le passage de la frontière dans un sens ou dans l'autres (avec les Goths qui envahissent le pays des Goths et les Gaulois qui envahissent la Gaule) ou les anachronismes qui assimilent les Goths aux Allemands modernes. Saluons d'ailleurs l'audace des auteurs qui osent dès 1961 utiliser les casques à pointe et une croix gammée comme traduction d'insulte gauloise en langue des Goths. Cette dérision a été très appréciée des Allemands qui ont très vite été un des pays où Asterix s'est le plus vendu.

Au delà de l'humour, la série progresse également dans la complication du scénario qui se permet ainsi d'évoquer des thématiques très actuelles (l'instabilité politique notamment, avec les conflits entre les Goths provoqués par la large diffusion de la potion magique). Les héros développent leur traits de caractère, un Astérix davantage agacé par les gaffes d'Obélix, un Obélix plus débonnaire et rigolard, un Panoramix plus orgueilleux. La plus grande complexité de ces personnalité permet également de développer les rapports entre eux, le duo de héros commence clairement à prendre ses marques.

L'éloignement du village gaulois ne permet pas de développer les personnages secondaires récurrents. La seule innovation notable est l'éloignement du barde dans une maison surélevée pour protéger les oreilles des villageois. Espérons que les prochains tomes nous permettront petit à petit de redécouvrir tous les personnages qui font partie pour nous de façon évidente du village (le vieillard Agecanonix, la jolie Falbala, le poissonnier Ordralphabetix...) mais ne figuraient pourtant pas du tout dans les trois premiers albums !
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