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Critique de beatriceferon


Virtuose dans l'art subtil du chocolat, Alexis Carret n'a pourtant pas trop confiance en son talent .
Outré par une horrible injustice, il se révolte, et c'est le coup de pouce envoyé par le destin pour l'obliger à voler de ses propres ailes.
J'aime énormément la bande dessinée et j'en possède toute une collection. Parmi celles-ci figurent en bonne place des séries qui m'ouvrent des horizons que je ne connais pas, ou mal. Ainsi, j'avais apprécié « Les maîtres de l'orge », qui m'avaient fait pénétrer dans l'univers de la brasserie ou « Château Bordeaux » dans celui du vin.
C'est par hasard que j'ai remarqué cet album dont la couverture m'a attirée. le décor en est un endroit qui m'est particulièrement cher : les Galeries Saint-Hubert. La partie inférieure donne tout à fait l'impression d'être une tablette de chocolat qu'on a bien envie de dévorer. Je ne vais pas m'en priver.
Ce maître chocolatier, c'est Alexis Carret, capable de créer des saveurs qui traduisent la personnalité de ceux qui lui sont chers. Son père est un industriel qui a remisé passion et amour de l'authenticité à l'arrière-plan. Il aimerait beaucoup engager son héritier dans son entreprise dont le mot d'ordre est bénéfice. Mais Alexis est un idéaliste. L'argent ne l'intéresse pas.
Exploité, il l'est aussi par Monsieur Perdreaux, patron tyrannique, avare de compliments, qui n'hésite pas à s'attribuer tout le mérite des créations d'Alexis.
Autour du maître chocolatier gravitent des personnages qui, je pense, attendent les tomes suivants pour mieux se révéler.
Il y a Clémence, l'amie d'enfance, pour laquelle Alexis éprouve de tendres penchants. Mais Benjamin est, lui aussi, attiré par la belle Malgache. Contrairement à Alexis, Benjamin est sûr de lui. Trop sûr, peut-être, puisqu'il se met en danger : dès les premières pages, il est menacé par les gros bras de Monsieur Logan auquel il doit de l'argent. Enfin, il y a Manon, au prénom évocateur, puisqu'elle seconde Alexis. Sous prétexte qu'elle est malentendante, les imbéciles, tels que Perdreaux, la prennent pour une demeurée.
Si l'histoire m'a plu et me laisse sur ma faim (c'est le cas de le dire!), puisqu'elle s'annonce comme une trilogie, j'ai été sous le charme du dessin de Chetville et des couleurs de Mikl. Ce qui m'a le plus épatée, ce sont les décors somptueux : les sublimes Galeries, évidemment, mais aussi la Grand Place, tout illuminée, la maison des Carret, dans un écrin de verdure, les demeures Art nouveau de Saint Gilles, la Place du Jeu de balle et bien d'autres. Sans quitter son fauteuil, on se balade à travers la ville.
Quelques clins d'oeil m'ont amusée : lors de leur visite au Marché aux Puces, Benjamin et Alexis rendent hommage à Hergé en dénichant une maquette de la Licorne (ou sa soeur jumelle) et un fétiche arumbaya. Enfin, les auteurs mettent à l'honneur un bel emblème de notre capitale, pour lequel j'éprouve une grande tendresse, mais je vous en laisse la surprise.
Quelques pages, pour terminer, nous en apprennent beaucoup sur le monde du chocolat, et prouvent que les auteurs se sont minutieusement documentés. Mais, tout au long de l'album, on entre dans cet univers captivant qu'ils ont réussi à mettre à notre portée, sans jamais se montrer pédants ni lassants.
C'est un album que je recommande vivement. A consommer sans modération et sans craindre pour sa ligne. J'attends la suite avec impatience.
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