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Critique de cecilestmartin


J'avais beaucoup aimé Un fils en or. Ici, changement de décor, l'action se déroule aux États Unis. Keith, Jaya et leurs enfants Karina et Prem forment une jolie famille. le père est américain, la mère est indienne, les deux cultures se combinent pour créer un environnement familial chaleureux, porteur de valeurs et d'ouverture. Mais quand le drame survient, la famille vole en éclat.
Au centre du roman, le décès accidentel d'un enfant et comment la famille se disloque, ses membres dérivant sans but, s'éloignant les uns des autres inexorablement. Chacun vit le deuil dans le repli, s'isole progressivement, cherche le chemin pour moins souffrir : la foi, le travail, l'automutilation. Retrouver du sens, dépasser la douleur, l'absence, la culpabilité semblent alors une démarche individuelle - le deuil reste au plus profond de l'intime ne se partage pas. Alors même que la famille devrait être l'espace de réparation, elle se vide de sa substance.
L'auteur alterne les chapitres pour s'intéresser à chaque membre de la famille - mème à l'absent, au disparu - à ce qu'il éprouve, à ce qu'il met en oeuvre pour continuer à avancer. Karina, à l'orée de sa vie, alors qu'elle est en pleine construction, va payer le prix cher. Tournés tout entier vers leur propre douleur, ses parents vont mettre du temps à se rappeler qu'il leur reste un enfant à chérir, à protéger.
« La famille » est aussi un roman sur les couples mixtes et leur progéniture. La culture indienne, et sa religion, représente pour Jaya un véritable refuge lorsque le deuil la frappe. Ce retour aux sources, aux traditions familiales, offrent un baume bienvenu, la tirent de son état de sidération en instaurant de nouveaux rituels autour de la prière qui l'aident à recomposer un quotidien. Totalement acculturée du fait notamment d'une enfance nomade, elle trouve un soutien dans la pratique de la foi. Pour Karina, en revanche, cette part indienne s'avère très tôt plutôt encombrante, un exotisme dont elle ne sait que faire et qu'elle assume difficilement.
Très beau roman sur la famille, la parentalité, la filiation, des passages très émouvants. Décidément, l'auteur a beaucoup de talent pour peindre des relations complexes qui ne peuvent que générer des échos en chaque lecteur.
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