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Critique de lanard


Depuis qu'elles existent (1991), les éditions Au vent des îles sises à Papeete, Tahiti (Polynésie française) ont pour objectif d'éditer des auteurs polynésiens et des ouvrages sur l'Océanie. Avec la collection « Littératures du Pacifiques », elles enrichissent un catalogue littéraire qui permet au public francophone de découvrir par la traduction des auteurs Polynésiens, Néozélandais ou Australiens.

Il est le pays des All Blacks, des maoris, du haka et du kiwi. C'est une terre tempérée au coeur des mers du Sud – avec montagnes enneigées, geysers et plages tropicales. La Nouvelle Zélande serait très prisée des touristes français si son éloignement n'en faisait pas une destination si coûteuse. En dehors de ces quelques clichés, que savons-nous de son peuple, des sujets de Sa Majesté qui la colonisèrent et des colonisés, les fameux Maoris ?


L'auteure Patricia Grace (née en 1937) est une importante personnalité Néozélandaise du monde des lettres en son pays ; elle lui a donné une oeuvre composée des nouvelles, des romans et de livres pour la jeunesse ; honorée par de nombreux prix elle est aussi une grande figure de la cause Maorie. de père Irlandais et de mère Maorie, elle a su donner une voix littéraire aux premiers habitants de ces îles. La marque de son écriture se trouve dans la manière dont elle intègre à ses dialogues les tournures populaires de l'anglais parlé des maoris. A cause du filtre de la traduction, le lecteur français sera peut-être assez peu sensible à cela, en dépit du talent des traducteurs (Jean Anderson et Anne Magnan Park) qui ont donné au texte une élégance et une saveur qu'on rattache volontiers à l'âme maorie. La sensibilité de ses petits tableaux psychologiques n'est pas sans rappeler la touche délicate de la nouvelliste Katherine Mansfield qui donna en son temps (1888-1923) ses lettres de noblesses à la littérature de Nouvelle Zélande. Mais Patricia Grace apporte ce que cette dernière n'avait peut-être pas même tenté : parler et faire parler le peuple maori souffrant le drame silencieux de l'acculturation ; comment un peuple peut-il préserver quelque chose son identité après le traité de Waitangi (1840) qui a fait du peuple maori un peuple colonisé par la couronne britannique ?

Electrique cité : le titre de la nouvelle qui donne son nom au recueil enferme en lui seul cette problématique identitaire en l'incarnant dans la langue ; electric city n'est pas un jeu de mot mais un malentendu langagier, un révélateur de la distance inquiétante qui se creuse lentement entre le vieillard qui la prononce et ses propres enfants.
Lien : http://www.pavillonblanc-col..
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