Congo Requiem

On m'avait dit grand mal de ce Grangé. Je l'ai surtout trouvé long et de plus en plus invraisemblable au fur et à mesure que progresse l'histoire. Déjà que Lontano tenait par des bouts de ficelle et des retournements constants, le schéma se réitère dans ce deuxième tome. D'ailleurs, même si l'éditeur n'indique en rien qu'il s'agit d'une suite, je mets au défi toute personne sensée d'essayer de comprendre quelque chose à ce roman sans avoir lu Lontano. Le passé de la famille Morvan, poursuivie par le mal, cela ne s'invente pas.
Pourtant il y a dans Congo Requiem des moments bien écrits, denses et prenants, comme Grangé sait si bien les faire, comme la traversée du bas Congo en pleine guerre civile par Erwan Morvan, le commissaire de police. Tous les repères basculent ; c'est âpre, surchargé d'humidité et cela exsude la peur.
Erwan, totalement ignorant de l'Afrique, contrairement à son père Grégoire, flic, affairiste et exemple parfait de la Françafrique, découvre une autre façon de d'agir et de penser et apprend à se débrouiller sans l'ombre tutélaire du pater familias.
La suite est plus « grangienne », morts en pagaille, cadavres dépecés, fausses pistes, héros se précipitant tête baissée dans les pièges, secrets enfouis et vérités pas bonnes à dire.
Le tout n'est pas déplaisant, mais franchement trop long et excessif.