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Critique de jamiK


VROOP ! VROOP !
Le féminisme vu par Jean Graton me fait penser à ce dessin de Chimulus pour la journée de la femme où on y voit la femme faire la vaisselle pendant que le mari est dans le salon face à la télé avec son journal et celui-ci dit : “Laisse, tu la feras demain”. Alors oui, il y a une volonté de mettre les femmes en avant dans les bandes dessinées de Jean Graton, mais elle est un peu pathétique. Agnès oblige Jean-Pierre et Michel à l'aider à faire la vaisselle, mais ils ne sont pas aussi doués que pour conduire des voitures de course (Ha ha ! rire forcé), il faut le reconnaître, et puis elle va pouvoir participer à l'aventure… comme secrétaire particulière de Papa Vaillant. Bref, le rôle de la femme va quand même se cantonner à vaisselle, couture et secrétariat. Notez que secrétariat, c'est déjà une évolution par rapport à femme au foyer. Ah, le féminisme en 1961, ça avait de la gueule en ce temps-là. Je doute que Jean Graton ait fait évoluer les moeurs de l'époque.
Bon, après les aventures d'Agnès, revenons à son beau-frère, Michel. Américains et Russes voudraient organiser une confrontation sur trois courses, F-Rallye, Formule 1 et endurance. Les Européens ne veulent pas rester en rade, ils vont y participer aussi. L'esprit nationaliste est très présent dans les premières aventures de Michel Vaillant, et je vous laisse deviner qui va gagner… Mais voilà que l'équipe européenne est victime de sabotages, les pilotes se trouvent alors tous sous la menace d'un accident dangereux, d'où le titre. Il faut reconnaître que l'ambiance polar conjuguée à celle de la course automobile est maîtrisée, addictive et attrayante, c'est d'ailleurs le point fort de cette série, sinon, il n'y aurait pas eu autant de tomes (70 dans la série principale). Pour moi qui ne suis pas un passionné de sport automobile, je me suis pris au jeu et j'ai aimé la narration des courses.
Le graphisme est toujours un peu raide, les personnages se ressemblent beaucoup, le trait et la colorisation sont assez démodés, mais un soin particulier est apporté au graphisme automobile.
Il y a même des effets de style dans l'écriture, du moins dans le premières pages : “En ce matin de fin d'été, Notre Dame de Paris dresse ses tours dans le ciel bleu comme pour mieux les offrir à la caresse du soleil” mais ne vous inquiétez pas, les “VROOAAR” et autres “VROOP” vont vite arriver. Et puis évidemment, il y a une certaine naïveté, on sent l'esprit des éditions pour la jeunesse de l'époque, bien-pensante, teinté d'un héroïsme d'après guerre, et une fascination pour la vitesse et le danger qu'elle implique, pas question d'écologie, même pas sûr que le mot existe en dehors des universités en 1961.
Cette bande dessinée a pris un coup de vieux, forcément, mais en relisant avec le recul, cela laisse une pointe de nostalgie, celle d'une époque insouciante, ce n'est pas désagréable. On comprend qu'elle ait pu passionner de nombreux enfants de l'époque.
Allez, je vous laisse… VROOOOOAAR !
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