AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de tomgus


tomgus
08 décembre 2016
Un roman fascinant. L'auteur reconstitue le cadre familial d'une petite bourgeoisie catholique de province où se confrontent la veuve d'un militaire haï et leur enfant unique, Marie- Thérèse, une fille de 14 ans que sa mère méprise et éduque durement. Les dérives de l'église catholique, dont les serviteurs savent circonvenir les jeunes esprits, sont justement mises en évidence. Dans ce contexte les pulsions sexuelles prennent un tour étrange. Ce ne sont pas celles de la jeune fille mais celles de son cousin, un peu plus âgé, Manuel, et de la veuve qui font avancer l'intrigue mais, en résumé, il ne se passe à peu près rien.
Il ne se passe rien par ce que le roman tourne surtout sur la mort, telle que pressentie par celui qui va trépasser et vécue par son entourage. Ce thème se situe dans un autre décor, aussi asphyxié mais plus original, celui d'un château onirique avec un personnage de vicomtesse méprisante, croquée de manière exceptionnelle. L'agonie du comte est assez longue pour que l'entourage passe du chagrin à l'impatience mais à la vérité l'auteur ne décrit pratiquement pas ce trépas.
Il ne décrit pas l'agonie par ce que ce roman traite essentiellement de la relation maitre- esclave, du mépris, en se plaçant du point de vue de celui qui est méprisé, qui le sait, qui le constate tous les jours et qui ne réagit pas. C'est le cas du personnage principal du livre, Manuel, le cousin.
J'ai beaucoup apprécié deux procédés mis en oeuvre par l'auteur : le fait de dérouler son récit en faisant parler successivement des personnages, l'un entrant en scène au point où son prédécesseur l'a quittée. Cela évoque la vie ou la mort, au choix, les vivants reprenant le flambeau en quelque sorte.
Le second procédé est celui du roman dans le roman. le roman hébergé est prémonitoire sous un habillage déformé ou symbolique. C'est pourquoi, celui qui l'a écrit, Manuel, est un visionnaire. Il n'a d'ailleurs guère de mérite à faire d'un roman une chose inévitable, mais son style est tellement plaisant qu'on souhaiterait que l'agonie perdure.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}