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Critique de Yi


Yi
17 novembre 2015
Etant en pleine période «plantations et sud esclavagiste», ma recherche d'un roman historique avec héroïne de caractère, je le devine, ne s'arrête pas au sacro saint «Autant en emporte le vent». Je me lance donc dans cette trilogie (Les pays lointains, Les étoiles du sud, Dixie).


L'histoire :
Elizabeth 16 ans, et sa mère suite à des déboires financiers, sont recueillies par un lointain parent William Hargrove maitre d'une plantation (Dimwood) dans le sud esclavagiste des états unis.
On parle des premiers rapports de la jeune et naïve Elisabeth face à une façon de vivre, une langueur sudiste et des personnages assez mystérieux.
Secrets de famille, ambiance ambiguë, personnalités complexes sont au rendez vous sans oublier au loin, encore imprécise, la menace de la guerre.
Tout y est.

Mais des le début une gêne s'installe.
C'est la lenteur, cette chaleur moite du sud, ses lancinants non dits propres à ces familles pour qui l'honneur est au dessus de tout, tout cela m'a agacé.
J'attendais que se passe quelque chose, des rebondissements, des romances...

Pourtant, peu a peu la magie a opérée.

Julien Green, l'auteur, est depuis son enfance fasciné par le caractère de ce sud fantasmé. Il a réussit à me faire frissonner de plaisir et d'ennui tel que le ressent Elizabeth.
Magique cette impression d'entrer dans une atmosphère
Car le Sud c'est ça : une lenteur ou rien n'est anodin

Les descriptions a la fois, simples et sans chi chi, chargées de poésie m'ont fait voyager.

Au début, un peu perdue, je notai les noms de l'imposante famille Hargrove mais je me suis rendue compte qu'a la fin du livre, il y a des arbres généalogiques.
Par contre j'ai vite déchanté ; les mariages étaient indiqués. Pluies de spoilers et suspense largement atténué.
Donc un conseil aux nouveaux lecteurs ne vous laissez pas tenter par cet outil si vous ne voulez pas perdre l'attrait de la surprise : qui Elizabeth épousera t elle ?

Bien évidement, l'attrait de ce premier roman ne repose pas sur cette simple question.
Les pays lointains, c'est aussi des personnages très bien dépeints, étoffés avec un luxe de détails qui nous les fait aimer.
Par exemple la mère de Elizabeth.
On aurait pu passez sous silence la complexité de ce personnage de moindre importance.
Que nenni ! (remarquez l'actualité de mon interjection) On ne tombe pas dans l'image stéréotypée de la mère bienveillante ou la mère désintéressée bien au contraire

Mais bien sur, c'est le personnage principal Elizabeth qui m'a très vite fascinée.
Au lieu de trouver un esprit stable et un tempérament bien défini, on découvre une jeune fille hésitante tiraillée entre sa terre natale et l'enchantement du sud (un peu comme l'auteur tiraillé entre l'Amérique et la France ?) et de ses séduisants gentlemen.
Elizabeth a son caractère non pas décidé et manichéen style Scarlett non ce serait trop facile elle est lunatique bigote naïve et...anglaise.
Peu à peu on suit son évolution.

Pas d'explications historiques chargées façon Denuziere dans Bagatelle.
Mais des personnages, selon moi, beaucoup plus fouillés que dans Autant en emporte le vent (hormis Scarlett bien évidement).

Enfin un roman du sud, guindé qui aborde le sujet du sexe. Oh shocking !
Eh bien oui ce gros tabou du plaisir dans ces couples d'apparence parfaite est abordé et sans dérive harlequinesque.

J'ai hâte de lire la suite autant pour découvrir les affrontements nordistes/sudistes que pour assister aux batailles de coeur d'Elizabeth.
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