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Critique de Bookycooky


Ce petit livre d'un auteur slovaque trouvé par hasard chez le dilettante, une librairie place de l'Odeon à Paris, qui offre un grand nombre de livres épuisés ou singuliers, est un petit bijou.
Nous sommes en Tchécoslovaquie, un peu avant la chute du Mur de Berlin.
Notre narrateur, Ferko Meszaros est un jeune mathématicien un peu perdu et impuissant face au système de mensonges, d'imprévisibilité, et de manque de sens du régime communiste en place. La vie tranquille et juste, qu'il aimerait mener hors du système s'avère de l'impossible. Et de plus épousant une Jeanne d'Arc du dite système , la fille unique du secrétaire de section du parti, il va s'y enfoncer jusque dans son lit et son boulot. Pistonné par son beau-père, il devient "premier sous-directeur de la direction du groupe général de l'Institut de recherche de l'anabase ". Un institut bidon camouflé comme atelier de coutures, qui fait des recherches afin de mieux boucler la population. Vu l'absurdité de l'entreprise, on en viendra même à lui poser la question: "Dites Monsieur, êtes-vous des fous et des escrocs?”.
On suit notre protagoniste, incapable de prendre le contrôle de sa vie, embourbé dans les remous de l'Histoire, passant différentes périodes " d'ignorance béate" qui lui seront relativement "bénéfiques", jusqu'à ce que la voix capricieuse de son Moi Inégalable personnifié en Einstein, déjà présent avant son plongeon dans le bourbier, refasse surface. Alors que le système commence à chambouler, Einstein lui susurre, "Notre vie est faites de petites trahisons...Si celles-ci se rassemblent, la porte de la connaissance de toi-même s'ouvre devant toi...À partir de cet instant, tu ne peux plus compter que sur toi-même ". le voilà obligé de prendre ses responsabilités face à la révolution et au dilemme de, Suis-je avec "nous" ou avec "eux" ? Mais bon là aussi le veinard se laisse aller, car qu'importe puisque dans la logique de l'Histoire, " demain les nous se changeraient en eux , et les eux en nous "......... Sacré Ferko !

Un livre intelligent et intéressant, à l'humour corrosif qui fait détoner l'absurdité d'un système totalitaire, où la vie privée n'existe pas. Une ovni littéraire à déguster.

"J'ai appris que le maximum à quoi on puisse prétendre dans la vie, c'est au bonheur des ignorants. Vouloir davantage revient à jouer avec les flammes de l'enfer.....
Je voulais me reposer de ce monde stupide dans lequel j'avais vu le jour, et qui ne sortirait pas de sa stupidité, j'en étais convaincu, même si les révolutions se succédaient aussi souvent que les règles des femmes."
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