Mystère Figaro

Comment un banal accident de circulation et un chat peuvent-ils transformer résolument la vie de plusieurs personnes ? C'est ce que nous raconte ce roman. L'affaire commence par le jour où Murielle, ou du moins sa voiture, est percutée par un jeune homme conduisant un vieux tacot. Orpheline, elle a été élevée par sa grand-mère Moune, psychiatre qui voyage régulièrement pour élargir ses compétences professionnelles. Dans la vie, elle est écrivaine et dessinatrice et célibataire, même si sa relation avec Frédéric, son ami d'enfance, est de nature incertaine. La rencontre avec Marc, le chauffard, va bouleverser sa vie : car chez lui elle tombe nez à nez avec Figaro, son chat qu'elle n'a pas vu depuis quinze ans, qui lui avait été offert après la mort accidentelle de ses parents pour lui remonter le moral et avait mystérieusement disparu. Mystérieusement, car c'est Mystère son nouveau prénom ! Il a justement surgit dans la vie de Marc et de sa désormais défunte épouse il y a quinze ans, alors que cette dernière venait de rentrer chez elle pour y mourir, atteinte d'un violent cancer. Et depuis Marc avait gardé le félin, en dépit de l'aversion manifeste de ce dernier pour l'humain chez qui il avait pris ses quartiers. Mais Mystère-Figaro n'est pas un chat ordinaire, il a le pouvoir de montrer l'avenir et le passé à certaines personnes qu'il choisit soigneusement. Et c'est ainsi que le chat va conduire Murielle et Marc à se revoir, bien au-delà de la question d'un constat d'accident, car Mathilde, la mère de Murielle n'est pas décédée dans un crash d'avion mais bien vivante et se trouve depuis quinze ans dans un village colombien, amnésique, communauté que Marc a visitée lors de ses études de médecine. S'ensuit alors toute une aventure qui conduit aux retrouvailles, ponctuée d'épisodes rocambolesques car toute cette histoire repose sur un triste trafic de faux médicaments.

L'histoire est finalement banale sur bien des points, ce qui fonde sa crédibilité. Certes, un chat doté de pouvoirs surnaturels, ça n'est pas commun, mais les familiers ont ce talent pour nous faire faire des choses selon leur volonté.
J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. le début traîne en longueur et l'alternance de différents lieux et époques, sans compter l'accumulation de personnages aux liens pas forcément explicités dès le départ, complique la tâche. J'ai été gênée par le changement de temps du récit, car l'autrice alterne passé et présent, parfois dans la même page (p. 33 par exemple) ; on sent qu'elle a essayé de se construire un style mais cet aspect ne semble pas maîtrisé. de même, certaines tournures sont trop emphatiques et nuisent à la sincérité du récit. Chaque chapitre s'ouvre sur une citation, et je dois dire que je m'interroge sur son utilité, car j'ai la sensation que ça n'apporte rien au récit.

Pour résumer, l'histoire est intéressante, parce que d'actualité et fait intervenir des personnages auxquels il est facile de s'identifier, ils sont globalement attachants. Mais on ne peut qu'encourager l'autrice à affiner son style et à poursuivre son travail d'écriture car on finit par se prendre à l'histoire et on la dévore jusqu'à la fin.
Merci aux éditions Baudelaire de m'avoir confié cet ouvrage.