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Critique de Pantasiya


Cette trilogie présente cette singularité que seul le premier tome est signé par Pierre Grimbert : l'écriture les deux suites ayant été confiée à une tierce personne. Il faut donc lire les différents tomes pour constater des résultats de cette formule particulière…

Dans ce premier tome, Pierre Grimbert immerge sans introduction le lecteur dans un monde complexe où les mots inventés abondent. On se voit nommer des mets, des végétaux, des animaux et des créatures avec très peu ou pas du tout d'indice sur leur nature, comme si l'auteur avait considéré que le lecteur pouvait deviner ses intentions en « lisant dans ses pensées », ce qui, naturellement, n'est pas possible. C'est donc avec beaucoup d'imagination qu'il faut remplir les « blancs » laissés par l'auteur afin de pouvoir persévérer dans le récit.

Ce dernier étant lui-même plutôt complexe à comprendre, car les explications sur le fonctionnement de ce monde fantastique arrivent très tardivement dans l'histoire. Les lecteurs avisés qui parcourent les résumés et les critiques avant de découvrir le livre lui-même sont donc très avantagés.

Ainsi, aux trois-quart de ce tome, une brève genèse nous apprend que les Dieux ont d'abord créé deux univers, l'Anarein et le Chorus, avant d'en inventer un troisième (l'Enarein) qu'ils créèrent « en deux parties égales, le Maûne et l'Aldo et dissimulèrent sur chacune un symbole de leurs pouvoirs. Deux runes magiques, les plus puissantes de l'univers, et éternelles gardiennes de l'Enarein. L'une apportant chaos, vigueur et incessante agitation; l'autre assurant continuité, plénitude et nécessaire stabilité. Leur oeuvre ainsi achevée, les Dieux laissèrent libre cours à leur imagination et peuplèrent le Troisième Monde de ses créatures. Les plus imprévisibles et terrifiantes, héritières dégénérées des monstres du Chorus, s'enfoncèrent naturellement dans les brouillards du Maûne. Les autres, sensibles à la beauté de l'AEldo, choisirent de s'y installer ».

Les personnages rencontrés évoluent donc dans « l'AEldo » du « Troisième Monde », dont l'existence se voit sérieusement menacée depuis qu'une rune mystérieuse, la « Malerune », fut activée une décennie avant que ce récit commence. Depuis, des maladies aussi incompréhensibles que dévastatrices déciment le rang des habitants de l'AEldo. À cela, s'ajoutent les effets rendus imprévisibles de la magie connue jusqu'alors par la lecture de runes et l'envahissement croissant des êtres violents venus du Maûne.
Une quête pour retrouver l'Équilibre est alors entreprise et c'est à ce point précis que débute ce tome. On y rencontre d'abord Hypolus, un puissant magicien, accompagné d'un allié plein de ressource : Hogoerwen'r (nommé Hogo), un lycante. Ceux-ci sont à la recherche de la rune suprême qui sera à même de rétablir les choses. Dans leur recherche, ils font halte au château d'un grand chevalier (Éras Garamont), parti lui aussi en explorateur. Hypolus (se présentant comme étant « Zétide d'Orchomène ») et Hogo y rencontre deux autres personnages principaux : Ariale et Lucia. C'est à ce point précis du récit que l'action débute véritablement avec intrigues, combats épiques et rebondissements.

Pour ceux ayant lu les livres liés à l'univers de l'île de Ji, les liens entre les deux séries apparaissent nettement, notamment au niveau des caractéristiques des personnages : un puissant magicien, un être versé dans l'art du combat, une combattante novice et une enfant ayant un immense talent inné pour la magie.

Par contre, dans cette histoire, il est difficile de sympathiser avec un des personnages : Lucia, une jeune adulte impulsive aux fréquentes répliques aussi cinglantes qu'enfantines dans une confrontation continue (et injustifiée) avec Hypolus et Hogo. Heureusement, connaissant le style de l'auteur, son comportement devrait évoluer… du moins, espérons-le!

En somme, une fois le fonctionnement de cet univers compris, l'histoire provoque un vif intérêt car Pierre Grimbert sait tenir le lecteur en haleine. Difficile de reposer le livre tant la curiosité de ce que nous réserve l'écrivain dans les prochaines pages est forte. Néanmoins, c'est à mon avis une réussite beaucoup moins éclatante que celle de la série « Gonelore » ou, bien entendu, celle liée à l'incomparable île de Ji.
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