AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Eve-Yeshe


L'auteur nous raconte l'histoire d'une amitié qui remonte à l'enfance des deux héros Loup, le narrateur et Mando, qui sont indissociables, presque des jumeaux. Ils font tout, ensemble depuis le bac à sable, les mères qui discutent, poussettes à la main, puis les bancs de l'école à part ce jour où le narrateur (probablement l'auteur lui-même) refuse au dernier moment de partir en colonie de vacance.

Mando, parti seul, revient avec un bras cassé, de la rancoeur et ne dira jamais ce qui s'est passé, la version officielle : accident de ski. Il redonne une chance à leur amitié.

On découvre leurs jeux morbides au cimetière du Père Lachaise, les séances de spiritisme mais, peu à peu, ils s'éloignent, séparés par les études. Leurs chemins divergent. L'auteur découvre la psychanalyse, assistant aux séminaires d'un psy que Mando surnomme « le professeur psychopompe » et derrière lequel on imagine Lacan. Et un jour, c'est la rupture.

J'ai été frappée également par toutes les morts qui entoure le narrateur, les deuils successifs qu'il doit faire : Nine, la personne qui l'a élevé, puis sa mère… ainsi que les petites trahisons envers Mando mais aussi les autres membres de la famille (Nine qu'il n'est pas allé voir à l'hôpital, comme s'il y avait un déni de la maladie, de la mort…)

Loup évoque les relations de Mando avec sa mère, qu'il appelle par son prénom, avec une tirade à propos du Christ qui laisse perplexe, car lourde de signification :

« Une vingtaine de coups de fouet, une couronne d'épines qui lui a égratigné le front et puis, oui, la crucifixion ! Là, je veux bien, ça a dû être pénible, les clous, tout ça… mais qu'est-ce que c'est par rapport à ce qu'ils ont souffert à Auschwitz, des années durant… » P 50

Philippe Grimbert laisse remonter ses souvenirs pour reconstituer l'histoire a postériori, s'appuyant sur le journal de son ami, car il se sent coupable de ne pas avoir vu (ou peut-être voulu) voir que son ami n'avait pas un comportement, un discours normaux, qu'une fêlure s'était installée, avec une phrase choc : « on ne devient pas psychotique, on l'est » .

L'auteur nous livre une très belle évocation de la dissociation, la dualité dans la psychose (cf. les dessins de Mando).

Lequel des deux a fait la mauvaise rencontre ? telle est la question qu'on se pose, mais y-a-t-il une réponse ?

J'ai beaucoup aimé ce livre, cet auteur me plaît parles thèmes abordés, le style simple mais percutant.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          403



Ont apprécié cette critique (35)voir plus




{* *}