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Citations sur Prisonnière de l'île glacée de Trofimovsk (7)

Dalia Grinkeviciute (1927-1987) fit partie de ces 14600 Lituaniens qui, dans la nuit du 14 juin 1941, sur ordre de Staline - "l'ami de tous les peuples" - furent arrachés brutalement à leur foyer par des tchékistes armés, et emmenés en wagons à bestiaux vers les régions les plus reculées d'URSS. Cette déportation massive de paysans, employés, professeurs et intellectuels - tous innocents - dura une semaine. Sans pitié pour les nouveau-nés, les les vieillards, les malades, cette déportation fut ressentie comme un choc brutal, tant par les déportés eux-mêmes que par les Lituaniens restés en Lituanie, semant chez ces derniers tourmente, angoisse et ressentiment contre l'occupant. Les déportés devaient se préparer en moins d'une heure pour ce voyage vers l'inconnu (...). Le plus cruel était que les agents chargés des arrestations ne disaient généralement pas aux malheureux quel destin les attendait.(...) Les derniers convois de Lituaniens vers l'Union soviétique partirent le 21 juin 1941, c'est-à-dire à la veille de l'entrée en guerre de l'Allemagne contre l'URSS.

Préface Vladas Terleckas (Député au conseil suprême de Lituanie et signataire de l'acte de rétablissement de l'indépendance datant du 11 mars 1990).
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La baraque voisine est vide, sans fenêtre ni plafond - un endroit protégé tout en briques. Je saute par le trou de la fenêtre (...) Il y a de la neige jusqu'au dessus des genoux. Soudain, je trébuche sur quelque chose, je me penche pour voir : c'est une femme nue - une Finlandaise, semble-t-il - couverte de neige. Je sursaute en arrière et je retombe, je veux courir mais je suis figée d'effroi : partout des cadavres, des jambes nues, des poitrines, ici et là, des cheveux sortent de la neige. Ils sont congelés comme des morceaux de bois, dans toutes les positions, les bras et les jambes repliés ou écartés, comme ils étaient au moment de la mort. Je repars vers la fenêtre en trébuchant et je m'enfuis de cette morgue effrayante. Lente et gracieuse, la neige danse le menuet sur les ventres et les yeux grands ouverts de ces morts. Pourtant ce n'est encore que l'automne, tout juste le début de l'hiver. Qu'en sera-t-il plus tard? Combien d'entre nous survivront-ils?
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Je sursaute en arrière et je retombe, je veux courir mais je suis figée d'effroi : partout des cadavres, des jambes nues, des poitrines ici et là, des cheveux sortent de la neige. Ils sont congelés comme des morceaux de bois, dans toutes les positions, les bras, les jambes repliés ou écartés, comme ils étaient au moment de la mort.
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Sans doute aucun chœur, aucune musique ni aucun chant ne pourra résonner plus merveilleusement aux oreilles de celui qui a entendu chanter les déportés lituaniens dans ces forêts, sur les rive de l'Angara.
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Comment est-il encore possible de travailler? Car tout le travail du médecin se compose d'épisodes semblables. Si tu es quelqu'un de précieux pour le Parti ou pour le KGB, alors ta faute professionnelle se transforme en action héroïque, mais si tu es indésirable pour le Parti, même ton travail le plus méritant devient objet de moqueries et tes résultats les meilleurs sont passés sous silence , quand bien même tu ressusciteraient une personne d'entre les morts. Seule existe la vérité du Parti et il n'y en a pas d'autre
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Le soir, rien que de belles chansons remplies de nostalgie pour notre patrie, les tristes chants des déportés.
Un enfant pleure, celui dont la mère s'est pendue, il y a quatre jours, en cueillant des baies dans la forêt.
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Chaque jour est un combat épuisant contre la mort, contre les terribles griffes glaciales du nord où, à chaque pas, les glaciers et la neige nous crient "Meurs ! Meurs! Tu gèleras, tu périras et tu seras notre butin". Nous sommes devenus indifférents, plus rien ne nous émeut. Les cadavres, le typhus, le scorbut, tout nous est égal. On ne voit plus personne à Trofimovsk, mais chaque jour sur la colline le tas de cadavres, nus et gelés, augmente. A quand notre tour? Nous nous regardons les uns les autres. le plus affreux, c'est que l'on voit clairement qui sera le candidat pour la colline : il y a comme un petit feu qui brille dans ses yeux, des grands yeux qui restent seuls au milieu d'un visage ravagé.
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