Grossman a vu à Moscou la célèbre toile de Raphaël avant que l'URSS ne restitue la toile à l'Allemagne d'où les troupes l'avaient rapportée en temps que prises de guerre. L'émotion ressentit fut violente, tant elle remuait en lui des souvenirs douloureux, souvenirs qu'il évoque dans ce court texte. Grossman, comme correspondant de guerre de “Krasnaïa Zvesda”, le journal de l'armée rouge est arrivé avec elle à Treblinka. La Madone évoque les mères portant leurs enfants vers les chambres à gaz, les paysannes déportées vers le Goulag, les massacres des grands procès de 37… Il conclut avec “optimisme”, la beauté de la Madone survivra aux horreurs humaines, ce qu'elle fait depuis quatre siècles. Puisse -t-il avoir raison…
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