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Critique de Meps


Nous avons récupéré ce livre en fin de brocante, sur le stand abandonné d'un vendeur de tout et de rien. J'aime bien ça, récupérer les livres sans les choisir... et gratuitement, ça ne gâche rien.

Sorti donc sans doute d'un grenier poussiéreux dont il aurait pu ne jamais s'évader, ce livre est le reflet d'une époque. Celle de l'après combat féministe pour l'obtention des droits qui permettent à la femme de rêver à une égalité qui aurait paru un temps impossible. Flora Groult n'est pas n'importe quelle auteure. de tous les combats des années 60-70 avec sa soeur Benoîte, elle se raconte de façon romancée dans certains de ses livres. J'ai d'ailleurs découvert après l'avoir commencé que ce livre n'est que le deuxième tome de cette biographie indirecte, commencée avec Un seul ennui, les jours raccourcissent.

Un des grands intérêts de ce livre est qu'il se situe à la fin des années 1970, à l'époque où les femmes sont en recherche d'une nouvelle identité, d'une nouvelle place dans la société comme dans leur famille. Que va réellement changer l'obtention des nouveaux droits ? Flora Groult a l'intelligence de poser une galerie de personnages très différents dans leurs âges et leurs choix de vie, qui permettent de découvrir les multiples facettes de ces "nouvelles" femmes. On se rend bien compte que rien n'est évident, tout est à construire, les vieux réflexes restent bien présents même pour celles qui affirment vouloir le plus s'en affranchir. L'amour, la tromperie, la maternité, le travail, tout est occasion de replonger dans les vieux schémas ou de s'en extraire, en fonction de l'énergie ou du désir du moment.

Si ce regard sur les femmes est vraiment central, le livre se lit aussi comme une saga familiale qui m'a fait penser à la fois aux livres de Nicole de Buron, par son humour ou aux souvenirs de soirées devant la série Une famille formidable. On s'attache facilement aux personnages et à leur péripéties personnelles, on tremble pour la cadette Emma embarquée dans sa secte américaine, on suit Délia, Claire, Lawrence dans leurs histoires d'amour contrariées, comme si on était un ami de la famille qui recueillait les confidences de chacun, à l'image de Françoise, un peu extérieure et qui donne l'occasion à l'auteure de peindre une femme plus jeune qu'elle et plus âgée que ses filles, comme s'il existait des entre-deux générationnels.

Une lecture agréable donc, et reflet essentiel de son époque, même si rien de totalement novateur ne transparait du style, plutôt un intérêt photographique et politique, une plume journalistique en somme.
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