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EAN : 9782080641755
250 pages
Flammarion (15/07/1993)
3.44/5   36 notes
Résumé :
Faut-il dire la femme... ou les femmes d'aujourd'hui Et qui est-elle ou qui sont-elles ?
Il y a Délia, toute jeune mariée, amoureuse, mais qui défend farouchement sa liberté; il y a Emma, l'adolescente dangereusement piégée dans les filets d'une secte mystique; il y a Françoise, journaliste indépendante qui sait vivre comme un homme... D'autres encore, fragiles ou conquérantes ou frustrées.
Traversant les drames et les fêtes de l'existence, ces femmes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Nous avons récupéré ce livre en fin de brocante, sur le stand abandonné d'un vendeur de tout et de rien. J'aime bien ça, récupérer les livres sans les choisir... et gratuitement, ça ne gâche rien.

Sorti donc sans doute d'un grenier poussiéreux dont il aurait pu ne jamais s'évader, ce livre est le reflet d'une époque. Celle de l'après combat féministe pour l'obtention des droits qui permettent à la femme de rêver à une égalité qui aurait paru un temps impossible. Flora Groult n'est pas n'importe quelle auteure. de tous les combats des années 60-70 avec sa soeur Benoîte, elle se raconte de façon romancée dans certains de ses livres. J'ai d'ailleurs découvert après l'avoir commencé que ce livre n'est que le deuxième tome de cette biographie indirecte, commencée avec Un seul ennui, les jours raccourcissent.

Un des grands intérêts de ce livre est qu'il se situe à la fin des années 1970, à l'époque où les femmes sont en recherche d'une nouvelle identité, d'une nouvelle place dans la société comme dans leur famille. Que va réellement changer l'obtention des nouveaux droits ? Flora Groult a l'intelligence de poser une galerie de personnages très différents dans leurs âges et leurs choix de vie, qui permettent de découvrir les multiples facettes de ces "nouvelles" femmes. On se rend bien compte que rien n'est évident, tout est à construire, les vieux réflexes restent bien présents même pour celles qui affirment vouloir le plus s'en affranchir. L'amour, la tromperie, la maternité, le travail, tout est occasion de replonger dans les vieux schémas ou de s'en extraire, en fonction de l'énergie ou du désir du moment.

Si ce regard sur les femmes est vraiment central, le livre se lit aussi comme une saga familiale qui m'a fait penser à la fois aux livres de Nicole de Buron, par son humour ou aux souvenirs de soirées devant la série Une famille formidable. On s'attache facilement aux personnages et à leur péripéties personnelles, on tremble pour la cadette Emma embarquée dans sa secte américaine, on suit Délia, Claire, Lawrence dans leurs histoires d'amour contrariées, comme si on était un ami de la famille qui recueillait les confidences de chacun, à l'image de Françoise, un peu extérieure et qui donne l'occasion à l'auteure de peindre une femme plus jeune qu'elle et plus âgée que ses filles, comme s'il existait des entre-deux générationnels.

Une lecture agréable donc, et reflet essentiel de son époque, même si rien de totalement novateur ne transparait du style, plutôt un intérêt photographique et politique, une plume journalistique en somme.
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La suite de "un seul ennui les jours raccourcissent" signe un portraits de femmes à la fin des années 70, période qui sentait bon l'émancipation des femmes à différents âges de la vie, des femmes espiègles, vibrantes et plus ou moins dégourdies avec leurs libertés nouvelles... En quatrième de couverture il est écrit que les hommes ont à apprendre des femmes, aujourd'hui ce livre pourrait faire apprendre aux femmes aussi en étant loin des " chiennes de garde" à recommander à toutes et tous!
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Tout ce qui est beau me fait presque un peu mal. En particulier c'est tellement émouvant de constater la beauté de ses enfants, les regarder de loin et se dire : "C'est pas possible ; c'est moi qui ai fait cela ? Ah, ce que c'est beau !" Cela me donne envie de pleurer. C'est bête, alors je me cache. Mais je m'inquiète pour Délia. Cette arrogance à la Fitzgerald qu'ils ont devant la vie et devant eux-mêmes, Marc et elle. Ce besoin du tout ou rien en amour ! Où va-t-il les mener, ce besoin d'absolu ? Je suis triste de ne pas pouvoir leur dire ce que je sais, ce que le temps m'a fait découvrir au sujet de l'absolu. On ne peut pas toujours offrir à ses enfants ce que l'on sait et dont ils ne veulent point et, parallèlement, on leur refuse parfois ce qu'ils veulent, même s'il vous était possible de le leur donner. Je suis consciente par exemple que Délia me trouve une grand-mère indigne, et je ne fais rien pour changer son opinion. Pourquoi ? Par égoïsme je dirais. L'égoïsme justement des gens qui n'ont plus tellement de temps devant eux.
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Cinquante ans, hier, écrivait Lison. Je me répète chaque année : "Quelle chance, j'ai un an de plus ! " Cela veut dire au moins que je ne suis pas morte l'année dernière et cela continue à m'amuser chaque fois d'avoir le même anniversaire que l'an neuf. Mais ce qui m'ennuie un peu plus d'anniversaire en anniversaire, ce ne sont pas tellement les conséquences physiques que chronologiques du vieillissement. Je me fais mal à l'idée d'avoir de moins en moins de temps devant moi. Je ne peux décemment plus rêver à des vies pour moi, la mienne m'habite, je fais corps avec elle. A vingt ans, à trente, à quarante ans même, on peut encore imaginer que l'on réalisera la plupart de ses intentions, on a des destins. A mi-vie, on a une histoire. J'aime bien la mienne, mais elle ne me suffira jamais tout à fait. Je ne me consolerai pas complètement de ce à quoi j'ai choisi de renoncer pour pouvoir accomplir autre chose : je n'écrirai probablement jamais "mon livre", je ne comprendrai jamais rien à l'électricité, je ne parlerai pas l'italien et j'en passe. Déjà, depuis des années, je n'apprends plus un poème par jour comme je le faisais dans l'adolescence en me jurant de continuer à travers la vie. Mais vivre sa vie d'adulte responsable, c'est être acculé justement à accorder un temps sans cesse diminué à cette sorte de geste inutile et que l'on voudrait pourtant indispensable. La conscience de cette implacable érosion du rêve par la réalité peut m'entraîner sur un fleuve de mélancolie vaine bien plus vite et plus sûrement que le chagrin que me fait parfois ma gueule dans la glace. L'érosion de ma gueule doit m'être égale, en fait, puisque je n'y pense pas. Ce sont les autres qui m'y font penser. Souvent quand je parle de notre âge à des amies, la plupart montrent beaucoup de regret et de lassitude devant ce qui nous arrive. Le fait d'être destinée à plaire moins, ou plus du tout, ou différemment, les perturbe, moi pas beaucoup. Non, c'est plutôt que je demeure habitée par la bienheureuse petite inquiétude de l'amour. Je regarde l'homme avec lequel je vis, et dont je suis amoureuse et qui, bien entendu, je l'ai constaté encore il y a quelques jours, est très capable de me faire souffrir, je le regarde, cet homme, sans lui demander d'être mon semblable. Je sans qu'il est mon différent. Ce n'est pas un étranger, par Dieu non, c'est mon proche, mais nous ne sommes pas "qu'un" et, loin d'en souffrir, comme je me suis butée à le faire trop longtemps, je me sens libre de n'éprouver pas le besoin de me fondre en lui.
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Vos enfants pensent souvent que l'on continue à désirer les posséder comme on le faisait par la force des choses, lorsqu'ils étaient petits, alors qu'on contraire, beaucoup moins drôle, on continue à leur appartenir et c'est leur bonheur ou leur malheur qui fait le vôtre.
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On a du mal à accepter que votre mère fasse autre chose que d'être là et de vous attendre. C'est tellement doux le temps où les mères ne pensent qu'à vous. En fin de compte, on ne se remet pas non plus d'une enfance heureuse. Cela rend exigeant, le bonheur.
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... cette formule en dit long, hein, "reprendre sa liberté" comme un parapluie oublié chez le coiffeur, eh bien, ma petite, où allons-nous?
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