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Critique de Sarindar


René Grousset avait le chic pour brosser un portrait enlevé et ce livre, le conquérant du monde : vie de Gengis-Khan nous emmène à la suite du créateur du grand empire mongol, suivant une autre trajectoire que celle d'Alexandre le Grand, mais pas moins héroïque et pas moins légendaire.
Né dans la Grande Mongolie, au début de la seconde moitié du XIIème siècle, le jeune Temüjin, d'origine turco-mongole, réussit à fédérer diverses tribus nomades d'Asie orientale et d'Asie centrale avec lesquelles il bâtit un grand ensemble rassemblant sous son autorité les populations de la Chine septentrionale, de la Sogdiane et de la Mongolie.
C'est avec force et talent que René Grousset nous peint ce personnage fougueux et ambitieux, devant qui les obstacles semblent s'envoler comme par magie.
On le suit avec ses guerriers et leurs chevaux agiles à travers la steppe, décrite par l'auteur avec un tel bonheur qu'on aurait presque l'impression de nous trouver sur les lieux et de mener avec Gengis-Khan cette vie en selle toute tendue vers un horizon qui semble sans cesse reculer sous les sabots de ses chevaux. C'est romanesque et naturel, pour ne pas dire sauvage à souhait. On est épaté par la connaissance que l'auteur semble avoir de cette histoire venue de l'autre bout du monde, des paysages et des moeurs qu'il décrit.
C'est à une construction d'empire, patiente et continue, que l'on assiste, que poursuivra Kubilaï-Khan à qui un certain Marco Polo rendra une visite devenue mémorable.
On s'essoufflerait presque dans cette lecture entraînante, qui ne semble même pas pouvoir s'achever avec la mort de Gengis-Khan en 1227, mais se poursuivre avec des extensions territoriales maximales posthumes, grâce aux successeur de celui que les chroniqueurs perses appelèrent le Conquérant du monde.
L'auteur s'est parfaitement documenté mais son récit tient aussi bien du roman que de l'Histoire, tant il s'enthousiasme pour cette épopée, ferveur qu'il réussit à transmettre à ses lecteurs.
Cette littérature, pour passionnante qu'elle soit, mérite aujourd'hui de figurer un peu au second plan, avec notre manière actuelle de traiter la matière historique.

François Sarindar
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