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Critique de Tancrede50


Bien qu'écrit en 2007, ‘Je ne porte pas mon nom' est d'une brûlante actualité. C'est l'histoire d'une femme battue et de son fils, Alice et Benjamin, qui ont dû changer de nom et déménager pour échapper au mari tortionnaire. C'est aussi l'histoire de migrantes sans papiers, Lilliana, Sally et Jo exploitées par un réseau de prostitution, une entreprise de nettoyage et un logeur.

Lilliana, migrante venue d'Estonie est retrouvée étranglée dans les locaux où travaille Dan Sommerdhal. Ce dernier, dépressif, en arrêt maladie, assiste son ami Torp Flemming inspecteur de police, dans l'enquête sur le meurtre de Lilliana. Sally, une amie de Lilliana a, quant à elle, disparu. Dans le même temps, le mari tortionnaire retrouve par hasard la trace de Benjamin. Benjamin et sa mère vont essayer de se cacher. Arriveront ils à lui échapper?

L'intérêt principal de ce roman réside dans la découverte progressive de tout un système bien rodé d'esclavage moderne, système qui vit et perdure dans l'indifférence du pouvoir en place. Des jeunes femmes sans papiers originaires d'Afrique ou de pays de l'Est à qui on fait miroiter la vie qu'elles pourraient mener au Danemark, sont piégées dès leur arrivée dans le pays. Obligées de se prostituer dans un réseau de bordel pour un salaire de misère. Celles qui s'en sortent, aidées par une association humanitaire pas très nette, sont alors exploitées comme femmes de ménage dans une entreprise de nettoyage et on leur alloue un logement chez un logeur qui les exploite également. Tous ces exploiteurs savent qu'à tout prendre, elles vivent sans doute mieux au Danemark que dans leur pays d'origine. Alors elles acceptent leur sort comme l'explique Jo. ‘- Mais enfin vous ne voyez pas qu'ils vous exploitent, Jo? Elle haussa les épaules. - Ils nous aident. - Et gagnent beaucoup d'argent sur votre dos. - Tout le monde gagne de l'argent sur le dos des autres, sir.' De toute façon, si elles parlent à la police, elles seront renvoyées dans leur pays, puis récupérées par le réseau qui les renverra travailler au Danemark dans les mêmes conditions d'esclavage.

L'enquête policière est prenante, la lecture du récit est fluide, et la fin surprend. Très bien. Mais il manque peut-être des personnages au caractère plus marqué, des situations plus fortes et un peu plus d'émotion. J'ai quand même eu la larme à l'oeil quand Luffe le chien de Dan, est passé à l'attaque pour défendre Benjamin et Laura, la fille de Dan.
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