La soledad

La lecture de la Soledad m'a laissé plus que perplexe.

Tout d'abord, je n'ai pas saisi l'intention de l'auteur. En ce sens, le titre du livre me dérange, comme si - dès les premières pages - le pacte de lecture était rompu. En effet, je m'attendais à une variation sur ce thème un peu plus fine - c'est peu de le dire ! - sur le fond, comme sur la forme.
Un soin apporté au choix des mots, des tournures.
Une réflexion plus poussée, peut-être plus référencée.

Ensuite, la construction de l'oeuvre m'a réellement agacé. Le récit-cadre n'est qu'un prétexte à une succession de "nouvelles" plus ou moins intéressantes - plutôt moins que plus, hormis l'épisode du prescripteur qui - à mon sens - sort du lot.
Un texte "émouvant" contre une partie de jambes en l'air ? Si encore l'auteur avait décidé de s'intéresser un minimum au personnage féminin, Keiko, d'étayer ses choix, sa position, ou même sa personnalité.
À peine esquissée, comme la plupart des personnages de ce livre, trop convenus, trop clichés.

Évidemment, quelques passages restent agréables à lire et, si le style est simple, il n'est parfois pas dénué d'une certaine poésie.
Mais à trop vouloir s'éparpiller, à vouloir développer des récits enchâssés en si peu de pages, Natalio Grueso reste en surface, bâcle ses épisodes. Une fâcheuse impression de poudre aux yeux m'a accompagné tout au long de ma lecture.

Une envie d'écrire - certes - et un apparent désir de partager se dégagent du roman. Néanmoins, il y en a trop...ou trop peu.

Trop d'histoires encadrées, pas assez développées.
Trop de personnages secondaires, pas assez vivants, trop lisses, auxquels on ne s'attache jamais vraiment.

Un guidage du lecteur franchement bancal et une narration vacillante viennent finalement compléter ce noir tableau.

Trop d'ambition, peut-être, pour un premier roman qui aurait mérité un cadre plus rigoureux. L'auteur n'a - selon mon ressenti - pas su canaliser son désir de transmettre toutes ces (ses) histoires, récits qui auraient mérité un meilleur traitement, plus étendu, sur plusieurs années, sur plusieurs romans...