AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Michel69004


Profondément dérangeant, ce livre ne m'a pas fait vivre que de bons moments. Et pourtant sa puissance d'évocation emporte tout. C'est un livre douloureusement nécessaire, écrit dans une langue tantôt râpeuse, tantôt poétique, tantôt , tantôt…étrange. Langue des losers, des toxicos et des métisses, langue du mid-West et langue des pauvres.

Jakob Guanzon écrit là un premier roman à la maturité sauvage et à l'engagement sans concession.
Il pulvérise le rêve américain en décrivant une inexorable descente aux enfers.
24h de la vie d'un homme et de son fils de 8 ans, Henry et Junior, vivant dans leur pickup.
Chaque chapitre est précédé de la somme d'argent qui restera à la fin de celui-ci.
En alternance, analepses et flashbacks nous racontent comment des universitaires peuvent basculer dans la déchéance sociale : racisme, système de santé,chômage etc… et comment leur fils, implacablement, descendra l'échelle sociale jusqu'au bout du bout : drogues, mauvaises rencontres, prisons etc…
Ce livre est dur car on se prend à espérer et, en même temps, on sait que c'est foutu, Henry sera broyé par le système.
Toutes les stratégies de survie sont minutieusement décrites : bouts de savon récupérés , utilisation des matériaux de récupération etc…
La vie dans les concentrations de mobil-home donnent lieu à des scènes surréalistes tout comme la description du marché aux esclaves où on embauche chaque matin les journaliers.
Et puis il y a cet énorme chapitre où Henry doit traverser tous les rayons « d'abondance » d'un Walmart pour voler de…l'Advil.

On ressort de ce livre essoré, soufflé et terriblement en colère.
Commenter  J’apprécie          304



Ont apprécié cette critique (30)voir plus




{* *}