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Critique de colimasson


Ces aperçus sont l'occasion pour Guénon de préciser le sens qu'il accorde aux mots qu'il emploie si souvent dans le cadre de ses réflexions sur l'initiation. Il s'efforce ici de distinguer l'initiation du mysticisme, de la magie et de la religion, n'abordant qu'en dernier lieu, une fois l'épuration sémantique achevée, les spécificités propres à l'initiation.


« L'initiation proprement dite consiste essentiellement en la transmission d'une influence spirituelle, transmission qui ne peut s'effectuer que par le moyen d'une organisation traditionnelle régulière, de telle sorte qu'on ne saurait parler d'initiation en dehors du rattachement à une telle organisation. »


Une organisation initiatique traditionnelle se définit quant à elle comme « composée d'éléments purs, non corrélative d'une constitution dérivée d'un individu ou ensemble d'individus. »


Dans l'affirmation de ces définitions, Guénon fait ressortir en contrepoint les organisations pseudo-initiatiques dans leurs dérives d'usurpation et d'inversion du sens du naturel et du surnaturel, des groupements profanes aux organisations contre-initiatiques. Il considère également avec un esprit extrêmement critique les individus qui se proclament auto-initiés, émancipés du respect de toute tradition, à l'ère d'obscuration qu'est la nôtre, celle à laquelle Guénon se réfère en ce qu'il la récupère du titre de Kali-Yuga.


Les chapitres suivants, qui constituent la plus grande partie du livre, traitent des points fondamentaux de l'initiation (secret, rites, épreuves, mort et nom initiatiques, symbolisme) et de son enseignement (abordant ainsi les différences entre l'intellect et le rationnel, entre la connaissance initiatique et la culture profane), avant d'aborder des thématiques plus exigeantes qui approchent, avec les limites inhérentes au langage, la question de la transformation initiatique en elle-même, désignée en tant que « seconde naissance ». le dernier chapitre se réfèrera à l'hindouisme et à la notion de l'Avatâra en guise de récapitulation, en d'autres termes, de l'ensemble ainsi présenté.


La question cruciale, jamais véritablement posée, reste toutefois celle-ci, sur le mode de l'interrogation de Houellebecq qui se demandait, « réunis au nom de quoi ? » lorsque Saint Matthieu disait « lorsque deux d'entre vous seront réunis en mon nom, je serai au milieu d'eux » : initié, oui, mais à quoi ? le christianisme a tout révélé et son ésotérisme n'est qu'apparent, relatif aux possibilités d'accès à différents niveaux de compréhension herméneutique de chacun. Toute autre initiation n'est finalement que jouissance de la quête d'un totem imaginaire de la toute-puissance. La question de l'initiation me laisse désormais à peu près indifférente, sauf pour la déconnade.
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