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Critique de montmartin


Buenos Aires , terre de fuyards, où le passé n'existe pas, havre de paix pour les anciens dignitaires SS. Helmut Gregor, y débarque en 1949, dans sa valise, des seringues, des échantillons de sang, des plaquettes de cellules, des notes et schémas anatomiques, étrange pour un mécanicien. Gardien de la pureté de la race et alchimiste de l'homme nouveau, Gregor est l'ange de la mort, le docteur Josef Mengele. Les chambres à gaz tournaient à plein régime pendant qu'il cueillait des myrtilles avec sa femme.

Tout en représentant l'entreprise familiale d'équipement agricole, Josef pratique pendant ses moments perdus, des avortements clandestins pour les jeunes filles des riches familles argentines. Ses amis nazis caressent le rêve de revenir aux affaires en Allemagne, lors des élections fédérales de 1953.

Portrait d'un monstre qui ne pense qu'à lui, qui n'aime que lui, portrait d'un homme qui se sent trahit par l'Allemagne et ses dirigeants qui condamne le nazisme et indemnise les juifs, , qui est amer en voyant les industriels qui s'en sont mis plein les poches pendant la période bénie des camps et qui ont retrouvé leur famille, la société civile et repris leur carrière, alors que lui exilé, doit seul payer l'addition.

Portrait d'un homme qui a réussi à passer dans les mailles du filet, il a échappé à l'armée rouge, aux américains, aux israéliens, mais il est traqué, avec la peur d'être démasqué, capturé, jugé et pendu comme Eichmann dans la cour d'une prison. Portrait d'un homme qui jusqu'à sa mort misérable pense toujours que les juifs n'appartiennent pas au genre humain et qui rêve d'une race nordique supérieure, avec un milliard de purs germains à l'horizon 2200.

Olivier Guez nous entraîne avec sa plume alerte et précise sur les pas de l'ancien médecin tortionnaire d'Auschwitz . Son roman présente plusieurs centres d'intérêt, le triste personnage de Mengele bien sûr, l'homme et ses monstruosités, la bienveillance des pays d'Amérique du Sud et de leurs dirigeants, dont Péron et sa femme Evita, qui accueillent à bras ouverts les anciens chefs nazis, l'Allemagne frappée d'amnésie générale qui réintègre les hommes de mains et les cadres de l'ancien parti d'Hitler. Mais le lecteur doit toujours avoir en tête qu'il s'agit avant tout d'une histoire romancée et que la description de la fin pitoyable de Mengele ne doit pas faire oublier tout ce qu'il a fait endurer à des milliers de femmes et d'enfants notamment.

Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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