AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de latina


latina
03 septembre 2018
Ecriture remarquable, ironie et causticité.
Je ne parle pas de Josef Mengele, tout le monde l'aura compris, mais de l'auteur du « roman » sur sa vie après Auschwitz.
Oui, des gens ont eu une vie après Auschwitz, principalement les SS...


Une belle vie ?
Qui pourrait dire qu'être traqué, devoir se cacher perpétuellement, avoir peur d'être reconnu, ne pas oser être pris en photo, être séparé de sa famille, être renié par certains de ses amis, dépendre de la bonne volonté de personnes « gentilles » ou admiratrices, c'est une belle vie ?
Mais en fait, on ne le plaint pas, n'est-ce pas ? On se dit : « Bien fait pour lui ! » (Pour tout renseignement concernant les tortures sous le couvert d'expérimentations qu'il a fait subir aux prisonniers d'Auswchitz, prière de se reporter à des sites d'Histoire. Moi, je n'en dirai pas un mot, c'est impossible ; Guez ne s'est pas répandu outre mesure non plus, ce n'était pas son propos).


De l'Argentine, « l'ange de la mort » a fui au Paraguay lorsque les amitiés politiques ont changé, et puis au Brésil, où il est mort en 1979.
Et c'est cette fuite perpétuelle qui est narrée ici principalement. Cette fuite qui n'aurait pas pu s'opérer sans complicités, bien entendu.
J'ai été effarée par le nombre de SS et de sympathisants en Amérique latine ayant pignon sur rue dans les premières années après la guerre, mais au fur et à mesure du temps qui passe et de l'opinion conscientisée, grâce notamment à la traque par le Mossad, agence de renseignements israélienne, les SS se font nettement moins démonstratifs !
Et Mengele est, de toute façon, tout sauf démonstratif. Egocentrique mais timoré, cruel et vindicatif mais plaintif quand il s'agit de parler de lui, ne reniant rien mais replié sur lui-même et son abominable secret, Mengele est abject.


Je suis contente d'en avoir fini avec ce livre, car l'auteur, même s'il traite son oeuvre de « roman », a conté la vérité.
Et cette vérité, au fil des pages, je la vomis.
C'est le but de l'auteur, non ? Il a réussi tout à fait sa traque, lui, il a atteint et tué Mengele dans son intimité.
Car les autres n'ont jamais pu le dénicher vivant, même s'il est mort honni de tous, sur une plage. Ses os ont servi, des années après, à des expériences scientifiques. Farce macabre du destin ! On n'en finira jamais avec la mort quand il s'agit de Mengele...
Commenter  J’apprécie          677



Ont apprécié cette critique (63)voir plus




{* *}