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Critique de PaulMartin


Livre assez court mais dense surtout centré sur les événements politiques et les différentes étapes de la conquête et de la reconquête, et qui évoque aussi largement les productions artistiques de la période : architecture (en particulier l'Alhambra de Grenade), arts décoratifs et littérature.
La part consacrée aux antagonismes entre islam et philosophie au XIIe siècle – pourtant d'un grand intérêt en regard de l'évolution inverse en Occident – est assez réduite.

La description des deux premiers siècles fera perdre leurs illusions à ceux qui pensent que l'Espagne islamisée pourrait servir de modèle pour faire cohabiter paisiblement les communautés qui se forment aujourd'hui en Europe tant est effrayant le niveau de violence qu'a pu être ce panier de crabes d'al-Andalus.
Les conflits tribaux opposent les Yéménites opposés aux Arabes du Nord, eux-mêmes débordés par les Berbères que des Syriens viennent mater avant d'être liquidés par les Omeyyades et que les Abbassides de Bagdad envoient des tueurs assassiner les émirs de Cordoue…
Les tensions perdurent avec l'arrivée des Berbères almoravides en 1090 et almohades en 1147 sous lesquels la tolérance régresse.

La situation n'est à peu près calme qu'entre 961 et 978 sous le calife Al-Hakam II et jusqu'à la prise de pouvoir de l'usurpateur Al-Mansûr. Les périodes de « paix » ne sont pas le résultat d'un choix partagé mais d'une reprise en main énergique par Cordoue et de la soumission des minorités politiques.
Au total, le calme relatif n'aura en fait duré qu'une vingtaine d'années sur presque huit siècles soit moins de 3% de la période musulmane dans la péninsule.

Toutefois, l'auteur est curieusement silencieux sur la situation des dhimmis, l'organisation sociale et l'évitement de principe pratiqué par les différentes communautés, ce qui est à la fois étonnant et décevant. Il a visiblement préféré éviter d'aborder les sujets, pourtant cruciaux de l'époque, qui pourraient alimenter les polémiques actuelles sur la place de l'islam en Europe.
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