Livre assez court mais dense surtout centré sur les événements politiques et les différentes étapes de la conquête et de la reconquête, et qui évoque aussi largement les productions artistiques de la période : architecture (en particulier l'Alhambra de Grenade), arts décoratifs et littérature.
La part consacrée aux antagonismes entre islam et philosophie au XIIe siècle – pourtant d'un grand intérêt en regard de l'évolution inverse en Occident – est assez réduite.
La description des deux premiers siècles fera perdre leurs illusions à ceux qui pensent que l'Espagne islamisée pourrait servir de modèle pour faire cohabiter paisiblement les communautés qui se forment aujourd'hui en Europe tant est effrayant le niveau de violence qu'a pu être ce panier de crabes d'al-Andalus.
Les conflits tribaux opposent les Yéménites opposés aux Arabes du Nord, eux-mêmes débordés par les Berbères que des Syriens viennent mater avant d'être liquidés par les Omeyyades et que les Abbassides de Bagdad envoient des tueurs assassiner les émirs de Cordoue…
Les tensions perdurent avec l'arrivée des Berbères almoravides en 1090 et almohades en 1147 sous lesquels la tolérance régresse.
La situation n'est à peu près calme qu'entre 961 et 978 sous le calife Al-Hakam II et jusqu'à la prise de pouvoir de l'usurpateur Al-Mansûr. Les périodes de « paix » ne sont pas le résultat d'un choix partagé mais d'une reprise en main énergique par Cordoue et de la soumission des minorités politiques.
Au total, le calme relatif n'aura en fait duré qu'une vingtaine d'années sur presque huit siècles soit moins de 3% de la période musulmane dans la péninsule.
Toutefois, l'auteur est curieusement silencieux sur la situation des dhimmis, l'organisation sociale et l'évitement de principe pratiqué par les différentes communautés, ce qui est à la fois étonnant et décevant. Il a visiblement préféré éviter d'aborder les sujets, pourtant cruciaux de l'époque, qui pourraient alimenter les polémiques actuelles sur la place de l'islam en Europe.
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Le nom d'Al-Andalus fait rêver. Un mythe plus qu'une réalité entoure cette dénomination ; ce livre a pour but de montrer un visage vrai de l'Espagne musulmane du moyen-Age. Montré la réalité de l'art, du savoir, de la vie en commun des trois religions, afin, non de cassé une songe mais d'accéder à la réalité. Cependant ce livre est un peu ardu ce qui le rend difficile à lire.
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Voilà un livre bien utile qui permet , par le sérieux du travail historique et le croisement de sources très diverses , d'éclaircir une période qui fait l'objet de nombreux fantasmes : un idéalisation autour de la coexistence pacifique des trois religions ( elle exista mais par moments seulement) , des récupérations régionalistes et une appropriation par la propagande Djihadiste.
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Contre ces perturbateurs de la tranquillité des chrétiens ,la guerre ne pouvait qu'être agréable à Dieu. Cela au moment même où,à l'aube de l'âge féodal,cet Occident, démographiquement dynamique et en pleine restructuration sociopolitique,prend conscience de sa force nouvelle et , où le monde musulman méditerranéen entre , au contraire, dans une phase de crise aiguë dont la chute du califat de Cordoue et la disparition à la même époque du pouvoir centralisé en Sicile ne sont que des manifestations politiques parmi d'autres.
A la fin de son règne [d’al-Mansûr en 1002], la force du califat omeyyade repose donc sur des groupes hétérogènes fortement antagonistes : Saqâliba [Slaves], Berbères maghrébins, ancienne aristocratie des Qurayshites [Arabes du Nord] et des clients d'origine orientale, lignées militaires des Marches ; ce qui rend compte de la dissociation anarchique provoquée par l'ébranlement de 1009. Le fait que les Andalous aient été dans l'ensemble hostiles aux Hammûdides, considérés comme trop associés aux Berbères grossiers, incultes et violents, explique évidemment pour une bonne part l'échec de cette dynastie. (p.106)
…la réaction défensive d’allure désespérée de certains milieux mozárabes au IXe siècle, qui se traduit par le mouvement des “martyrs de Cordoue”, si l’on admet que le christianisme autochtone était alors comme une forteresse assiégée, menacé de toute part, du point de vue tant culturel que démographique. (p.60)
La station de Puy Saint Vincent
La station de Puy St Vincent est née en 1963 d'une initiative privée et s'est attachée une image de marque sportive (entrainement de l'équipe de France) .
Pierre Guichard, le directeur de la station raconte les évolutions et lance les perspectives d'avenir.