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Critique de som


som
10 février 2013
Partagée est le qualificatif qui exprime le mieux mon sentiment sur ce récit.
Si j'en ai apprécié certains aspects, je crains que cela soit pour de mauvaises raisons alors que j'en ai rejeté d'autres par pur agacement.
On peut résumer cette « Réanimation » en quelques lignes. Cécile et Blaise s'aiment depuis des décennies dans leur petit monde de bobos et d'artistes. Blaise fête ses 50 ans. Il est foudroyé par une infection rare, une « cellulite cervicale ». Pour la soigner, il doit être plongé dans le coma pendant quelques semaines. Cécile écrit et attend le réveil de son chéri. Blaise revient à la vie. Fin de l'histoire.
Tout cela pour ça, suis-je tenter de dire ! Autant, je suis reconnaissante à l'auteur de nous avoir épargné tout pathos et autre récit lacrymal, autant son excès de mise à distance prononcée et son nombrilisme a fini par provoquer chez moi une totale indifférence à son témoignage.
Et pourtant, j'ai bien aimé son petit côté politiquement incorrect quand elle assume crânement son manque de « piété conjugale » en préférant le shopping ou un dîner avec un ami à une énième visite à l'hôpital ou lorsqu'elle exprime sa fascination parfois malsaine pour la narcose artificielle de son époux. Cela nous change des habituels récits de mère, père, épouse courageux et loyaux. Pas inintéressant non plus, son approche purement esthétique du coma. Blaise est réduit à un simple support pour de longues digressions sur le traitement d'un corps mourant par les peintres et autres philosophes. Malheureusement, l'auteur n'effleure que cet aspect. A la limite, un véritable essai sur ce thème aurait été passionnant. de plus, Cécile Guilbert insiste lourdement sur son récent travail sur Warhol. du coup, j'ai eu le sentiment un peu désagréable d'opportunisme, du genre mon mari se meurt, j'en fais un bouquin où je fais de la publicité pour le précédant … A force de pas choisir entre le témoignage et l'essai, montrer plus à voir qu'à ressentir, je suis restée totalement extérieure au sujet, tenaillée par une forte envie que Blaise se réveille au plus vite pour pouvoir renfermer ce livre et retourner admirer tous les toiles qui y sont décrites. Je peux comprendre que l'écriture, pour une épouse désemparée et esseulée pour la première fois depuis son mariage, a certainement des effets thérapeutiques voir d'exorcisme, mais pourquoi publier ?
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