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Critique de oblo
Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Pour découvrir la vérité sur une légende de son village, Tim suit un chat espiègle jusque dans un jardin merveilleux, pleins d'oiseaux et de fleurs colorés. le secret du Sans-Nom, cet être supposément maléfique, lui sera alors révélé.
Lu à un enfant de quatre ans, ce livre a pour avantage d'offrir quatre niveaux de lecture. le premier est celui du conte narré. Un enfant courageux tente d'aller plus loin que ce que lui ont raconté les adultes, et découvre la vérité grâce à son obstination. La rupture originelle est alors réparée. Comme dans tout conte, la dimension purement narrative se double d'une dimension symbolique. le chat, par exemple, qui fait souvent office d'animal diabolique, est ici le personnage qui déclenche la quête de Tim : il est le premier maillon qui permet la résolution du mystère. le Sans-Nom, qui est d'abord un magicien mystérieux, se révèle être un homme auquel on n'a pas donné la possibilité de se présenter (donc, littéralement, de dire son nom). Étranger au village, il a été rejeté pour cela. Tout comme le chat fait le lien entre Tim et le Sans-Nom, Tim fait le lien entre le Sans-Nom et les villageois. La menace sans visage devient alors homme doué de sensibilité, que la nature a d'ailleurs déjà adoubé (les oiseaux l'ont suivi jusque dans son jardin).
Un troisième niveau de lecture apparaît à la fin du livre, grâce aux explications livrées. En effet, l'histoire est une projection de la vie du peintre suisse Paul Klee. le conte prend alors la dimension d'une biographie doublement imagée. Ainsi le Sans-Nom tient beaucoup de Klee : mis au ban par les nazis comme le Sans-Nom l'est par les villageois, Klee avait une passion pour les chats. de même, l'enfance apparaissait comme un âge d'or de l'humanité pour le peintre suisse. Dans l'histoire, l'innocence de l'enfant lui permet justement de s'affranchir des codes sociaux définis par les adultes pour briser la marginalisation du Sans-Nom.
Enfin, un quatrième niveau de lecture, purement visuel, permet non seulement d'illustrer l'histoire, mais aussi de parcourir les oeuvres de Klee ici reproduites. Il est à noter que l'édition présente permet, par son format, de bien appréhender les oeuvres, lesquelles font l'objet d'un mini-catalogue de deux pages en fin de livre. Avec l'enfant, il peut s'agir donc de retrouver les pages dans lesquelles les peintures auront été vues, et à quel événement ou personnage elles correspondent. le mini-catalogue permet aussi de décontextualiser la peinture du conte : ainsi d'autres histoires peuvent être contées à partir des mêmes tableaux.
Pour découvrir la vérité sur une légende de son village, Tim suit un chat espiègle jusque dans un jardin merveilleux, pleins d'oiseaux et de fleurs colorés. le secret du Sans-Nom, cet être supposément maléfique, lui sera alors révélé.
Lu à un enfant de quatre ans, ce livre a pour avantage d'offrir quatre niveaux de lecture. le premier est celui du conte narré. Un enfant courageux tente d'aller plus loin que ce que lui ont raconté les adultes, et découvre la vérité grâce à son obstination. La rupture originelle est alors réparée. Comme dans tout conte, la dimension purement narrative se double d'une dimension symbolique. le chat, par exemple, qui fait souvent office d'animal diabolique, est ici le personnage qui déclenche la quête de Tim : il est le premier maillon qui permet la résolution du mystère. le Sans-Nom, qui est d'abord un magicien mystérieux, se révèle être un homme auquel on n'a pas donné la possibilité de se présenter (donc, littéralement, de dire son nom). Étranger au village, il a été rejeté pour cela. Tout comme le chat fait le lien entre Tim et le Sans-Nom, Tim fait le lien entre le Sans-Nom et les villageois. La menace sans visage devient alors homme doué de sensibilité, que la nature a d'ailleurs déjà adoubé (les oiseaux l'ont suivi jusque dans son jardin).
Un troisième niveau de lecture apparaît à la fin du livre, grâce aux explications livrées. En effet, l'histoire est une projection de la vie du peintre suisse Paul Klee. le conte prend alors la dimension d'une biographie doublement imagée. Ainsi le Sans-Nom tient beaucoup de Klee : mis au ban par les nazis comme le Sans-Nom l'est par les villageois, Klee avait une passion pour les chats. de même, l'enfance apparaissait comme un âge d'or de l'humanité pour le peintre suisse. Dans l'histoire, l'innocence de l'enfant lui permet justement de s'affranchir des codes sociaux définis par les adultes pour briser la marginalisation du Sans-Nom.
Enfin, un quatrième niveau de lecture, purement visuel, permet non seulement d'illustrer l'histoire, mais aussi de parcourir les oeuvres de Klee ici reproduites. Il est à noter que l'édition présente permet, par son format, de bien appréhender les oeuvres, lesquelles font l'objet d'un mini-catalogue de deux pages en fin de livre. Avec l'enfant, il peut s'agir donc de retrouver les pages dans lesquelles les peintures auront été vues, et à quel événement ou personnage elles correspondent. le mini-catalogue permet aussi de décontextualiser la peinture du conte : ainsi d'autres histoires peuvent être contées à partir des mêmes tableaux.
