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Critique de Melisende


Avec ce deuxième tome – le Parfum du Mal -, Cécile Guillot nous offre la suite des aventures de Maëlys, l'héroïne que l'on avait découverte précédemment dans La Voie de la Sorcière. Et si ce premier opus possédait quelques faiblesses, il me semble que l'auteure en a tenu compte et a amélioré certains points ici.
J'ai pris plaisir à suivre ce nouveau chapitre dans la vie de la jeune femme et, si l'enquête policière ne me semble pas primordiale et inoubliable, je retiens en revanche bien davantage les questionnements de Maëlys en quête d'elle-même, aussi bien dans sa vie professionnelle que personnelle.
A la fin de la Voie de la sorcière, nous avions laissé notre héroïne parfaitement consciente de ses capacités, entourée de Dorine et Patricia – deux jeunes femmes possédant également des dons -, mais sans nouvelles du bel Alexandre, parti on ne sait où. le Parfum du Mal s'ouvre quelques mois plus tard. La situation de Maëlys n'a pas vraiment évolué si ce n'est qu'elle doit se lancer dans la vie professionnelle et recherche un premier emploi. En revanche, Marseille est sous le choc de la découverte des corps de jeunes filles mis en scène de façon occulte. Les forces de l'ordre, habituées à faire appel à Patricia la médium, demandent également l'aide de notre héroïne aux pouvoirs empathiques. Maëlys jongle donc entre cette affaire liée à la magie, son tout premier CDD (dans un centre hospitalier en tant que psychologue pour adolescents… et ce n'est pas de tout repos !), le silence d'Alexandre malgré les mails récurrents qu'elle lui envoie et le retour d'un ancien petit-ami, Anthony.
J'apprécie le fait que cette histoire soit vraiment ancrée dans notre monde contemporain. Maëlys connait donc les mêmes soucis que n'importe quelle jeune femme de son âge, la sorcellerie en plus. Elle doit donc faire face au stress du premier emploi, prendre ses marques auprès des nouvelles personnes qu'elle va « traiter » (des adolescents au passé assez marqué), se demande quel comportement adopter face à l'absence d'Alexandre et au retour impromptu d'Anthony, un ancien amour qui lui rappelle sa vie passée. Il est ainsi plutôt facile de s'identifier à Maëlys ou au moins, de s'attacher à elle. J'ai aimé suivre le chemin qu'elle emprunte, les doutes qu'elle peut ressentir et les choix qu'elle doit effectuer.
Les personnages gravitant autour de la jeune sorcière sont plus ou moins nombreux (Dorine, Patricia, Anthony, Alexandre, le personnel et les résidents du centre hospitalier, les policiers, la mère de Dorine…) mais sont finalement assez peu développés pour le moment. On peut peut-être regretter qu'ils n'aient pas droit à plus « d'égards » dans l'ensemble du texte mais on en sait assez sur chacun d'entre eux pour se faire une assez bonne idée de leur personnalité et de leur place dans la vie de l'héroïne.
Je souligne juste l'apparition d'une nouvelle figure, Jihanne, que vous pourrez rencontrer lorsque Maëlys commence son nouveau travail dans un centre hospitalier. Cette très jeune fille, pourtant assez peu croisée lors de ma lecture, m'a marquée et je ne doute pas qu'elle ait du potentiel pour les tomes suivants.
Personnages secondaires nombreux et peut-être trop peu croqués pour le moment ? Peut-être, mais ce qui compte de toute façon, c'est Maëlys.
Ce deuxième tome est vraiment tourné du côté de l'introspection de l'héroïne, l'enquête policière ne prend donc qu'une maigre place ici. Ainsi, Cécile Guillot répare les faiblesses de son premier tome en nous offrant une héroïne que l'on suit de plus près, qui a des réactions plus naturelles (enfin, il m'a semblé) et donc, que l'on comprend mieux.
La rapidité que l'on avait pu regretter dans l'introduction de la Voie de la sorcière n'est ici plus de mise ; en revanche, on la retrouve un petit peu en conclusion. Malgré tout, je n'ai pas été gênée plus que ça par la brièveté du dénouement puisqu'il s'attarde surtout sur la résolution de l'enquête, enquête qui, à mon goût, n'est vraiment pas l'élément principal de l'histoire. L'auteure creuse son héroïne et c'est ce qui est le plus important.
Quelques éléments des dernières pages laissent à penser qu'on en apprendra encore plus sur Maëlys dans le tome suivant, notamment en ce qui concerne son passé et l'histoire de sa mère biologique, mère qu'elle n'a jamais connue.
Cécile Guillot nous sert cette histoire à la fois contemporaine et « magique », rythmée par la quête de Maëlys, grâce à un style simple mais dynamique. La narratrice n'est autre que l'héroïne. Sa façon de s'exprimer est agréable à parcourir, sans tomber dans un langage oral, elle emploie le registre courant. Ajoutez à cela des chapitres et des phrases courts et qui vont à l'essentiel et vous voilà en présence d'un petit texte rythmé et sans temps mort. N'ayez cependant pas peur de l'aspect assez épuré, il me semble que les éléments principaux sont bien présents et je n'ai eu aucun mal à me représenter les différentes scènes.
Et puis, si vous doutez de l'apparence d'un des personnages principaux, n'hésitez pas à feuilleter le carnet de croquis contenu dans les dernières pages. Vous y trouverez les portraits de Maëlys, Dorine, Patricia, Jihanne et Alexandre, tous signés Anna Marine, également à l'origine de la jolie illustration de couverture.
Malgré la brièveté de ce court roman (ou novella ?), j'ai moins senti de manques ou de « c'est allé trop vite » que pour le tome précédent. L'intrigue est mieux dosée et creuse davantage la personnalité de son héroïne. Si vous aviez apprécié Maëlys dans le premier tome, nul doute que vous la suivrez à nouveau avec plaisir. Et si vous aviez quelques réticences avec cette jeune héroïne, je pense que vous pouvez tenter ce Parfum du Mal, qui la rend plus touchante, plus sympathique. Derrière une enquête un peu en retrait, je retiens surtout une héroïne qui s'affirme et trouve sa voie !
Lien : http://bazardelalitterature...
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