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Que s'est-il passé ce fameux 04 août 1789? Comment les États- Généraux devenus "Assemblée nationale" ont rompu avec un système féodal et abolis les différents privilèges liés aux ordres ou aux provinces? Comment, en somme, la monarchie est-elle devenue la France? le sujet est intéressant, passionnant et le roman, documenté, nous apprend énormément; sur le déroulé de la journée, ses acteurs et les circonstances. C'est éclairant.

Mais j'en reste là pour les qualités car malheureusement le sujet et l'intérêt que je lui porte n'ont pas suffit pour me tenir éveiller. Je me suis beaucoup ennuyée, la faute à l'écriture, au style, à la narration. J'ai trouvé le roman mou, fade donc lassant. Il lui manquait une énergie, une force; une solidité, ce petit quelque chose qui me ferait dire que ce texte est en béton armé. Il ne l'est pas. Il est fait d'un matériau moins solide donc moins efficace. Dommage.
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l'abolition des Privilèges. Bertrand Guillot nous raconte la nuit du 4 aout 1789, ses acteurs, son avant et son après. Ce moment où un monde vieux de plusieurs siècles s'écroule pour laisser la place à une page blanche. Nobles, religieux, villes, provinces, corporations, parlements locaux renoncent à leurs privilèges. Et pourquoi tout cela ? A cause d'une terrible crise financière, les caisses du royaume de France sont vides... Cela ne vous rappelle pas quelque chose ? En 2023, la dette de l'Etat français est de 3000 milliards d'euros.
"Les vieux régimes mettent du temps à mourir, mais quand la chute a commencé elle est inéluctable".
N'est on pas à la veille d'une nouvelle nuit du 4 aout ? Les mêmes causes produisant les mêmes effets ?
Ce très bon livre, nous explique ce qui change et ce qui ne change pas. On n'abolit jamais vraiment les privilèges.
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De la nuit du 4 août 1789, je ne savais rien. Oui, je l'avoue, la Révolution française ne m'a jamais passionnée, et m'a même provoqué un ras-le-bol lors du Bicentenaire.

A priori, ce roman n'était pas pour moi, et pourtant, j'ai apprécié ma lecture.

L'auteur suit quelques personnages : d'Eprémesnil qui retourne sa veste mais a l'aissé passé son moment ; l'abbé Chevallier et sa folie complotiste ; Necker (je le connais celui-ci) qui va et qui vient et dont la fille n'est autre que Mme de Staël.

Et bien sûr Louis XVI qui veut bien faire et qui acquiesce à presque toutes les propositions.

J'ai aimé les pics et parallèles avec l'état du pays actuel.

J'ai aimé les quelques envolées lyriques toujours à propos.

J'ai découvert que dans les cahiers de doléances, personne ne voulait spécialement en finir avec les privilèges, mais que, suite à un banquet bien arrosé, les députés, sans doute un peu pompettes, se sont laissés emporter à déclarer la fin des privilèges, même les Bretons.

J'ai découvert que la sténo avait été inventé à cette époque, alors appelée logogramme.

Enfin, j'ai aimé que ce roman démontre que l'on n'en fini jamais vraiment avec les privilèges.

Quelques citations :

Au soleil couchant, le royaume de France n'était qu'une fédération de provinces hétéroclites ; au matin du 5 août, c'est un pays unifié qui va se réveiller. Une seule nation, un seul droit, un seul régime. (p.201)

Il y avait un plan. Il a été dépassé, débordé mais Chjapelier, Fréteau et quelques autres ont accepté l'imprévu. Après des décennies de blocage, mille députés ensemble ont accepté de se laisser transformer, d'abandonner leurs avantages particuliers au profit d'une idée bien plus grande qu'eux. Voilà comment cette nuit résonne encore. (p.202)

Si je n'avais pas peur des anachronismes, je dirais que Louis XVI est un des premiers anticapitalistes de l'Histoire. (p.236)

L'image que je retiendrai :

Celle de la salle des menus-plaisirs (j'adore ce nom) dans laquelle se déroule les débats et les avancées.
Lien : https://alexmotamots.fr/labo..
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Mes cent premières pages d'un livre en cent mots

C'est l'histoire d'une soirée où tout un monde prend fin. Minutée, la nuit du 4 août est racontée à travers les interventions des députés qui prennent la parole pour déconstruire des siècles d'histoire, d'injustice et d'oppression. La scène aurait pu s'arrêter là, à l'Hôtel des Menus-Plaisirs. Mais Bertrand Guillot ose le parallèle avec notre temps et ses maux. L'auteur, d'abord observateur et commentateur, s'adresse à nous et partage son questionnement sur cette nuit à part. On s'interroge avec lui, avec le souhait de voir d'autres privilèges disparaître. On voudrait alors découvrir dans le passé des raisons d'espérer nos lendemains.

CENT pour 100 - numéro 11

L'Abolition des privilègesBertrand Guillot, Les Avrils, 2022
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« L'abolition des privilèges » est un récit très vivant des évènements de la nuit du 4 août 1789. S'il est nourri par l'imposant travail sur les archives d'époque de l'auteur, il n'en est pas moins très clair et accessible. Il est écrit dans une langue parfois familière et truffée de mise en perspective des réalités historiques de l'époque avec notre propre grille de décodage contemporaine. L'auteur se situe au-delà du récit stricto sensu des évènements successifs qui ont abouti à cette abolition pure et simple des privilèges. En effet, avec le recul, on peut avoir l'impression que les privilèges de la noblesse et du clergé devaient forcément tomber, que leur disparition était dans l'ère du temps, comme un des éléments impératifs de la révolution. Pourtant, en lisant ce livre, on se rend compte qu'il n'en est rien et qu'elle ne figure même pas dans les cahiers de doléances. Au contraire, elle est le fruit d'un ensemble de circonstances et d'une convergence difficile à imaginer à l'époque. C'est toute la force de Bertrand Guillot de parvenir à totalement déconstruire la chaîne d'évènements, de décisions et même de ressorts psychologiques qui ont permis d'aboutir à ce résultat.


Un livre qui trouve un écho contemporain intéressant dans la persistance de certaines privilèges actuels et les difficultés à réformer ou faire valoir une autre manière de vivre ou de fonctionner collectivement. Une superbe lecture !
Lien : https://mangeurdelivres.word..
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Livre d'Histoire ? Roman ? Essai ? « L'Abolition des privilèges » emprunte à chaque genre tout en enjambant leur définition.….. Reprendre une date repère de notre chronologie, le 4 août 1789, pour en découvrir les acteurs et la portée historique, tel est le dessein de Bertrand Guillot. « Simple » date dans les livres d'histoire, la nuit du 4 août 1789 est marquée d'un sceau définitif : la nuit de l'Abolition des privilèges (avec une majuscule dans le titre). L'auteur veut dépasser la présentation laconique des ouvrages scolaires. Il constate que la plupart des députés qui ont alors aboli de fait l'Ancien Régime en supprimant les privilèges restent inconnus. Les ténors sont absents en ce jour du 4 août 1789 ; Mirabeau, Sieyès… sont occupés par la future constitution. Bertrand Gillot donne vie aux députés du Tiers Etat , il présente le parcours d' Adrien Duquesnoy , député modéré venu de Lorraine, de Joseph Delaville, député de Lorient, de Pierre-François Lepoutre agriculteur dans le Nord alors que le Chapelier préside la séance. Marin Pinelle, curé alsacien, représente le Bas Clergé. Député de la Noblesse, Louis-Marie de Noailles est à l'initiative de la « folle » proposition, motion soutenue par le duc d'Aiguillon, deuxième fortune de France. Depuis la tribune, le gazetier le Hodey rend compte des débats dans sa feuille d'information. . L'auteur imagine les réactions et les propos des députés sélectionnés. La première partie narre cette fameuse soirée, le lecteur suit, sur un rythme cinématographique les agitations et les répliques dignes d'une scène théâtrale. Mais, dès le 5 août, un silence tombe sur cette fameuse soirée. Pourquoi ? L'auteur cherche à comprendre, il remonte le temps. Une deuxième partie, « Avant la nuit », résume la période prérévolutionnaire. Exercice ardu, les études sont nombreuses et la synthèse est nécessairement superficielle. La troisième partie « Après la nuit » active le genre « essai ». La promulgation des textes de loi relatifs à l'abolition a pris du temps. le Roi retarde, le décret du 4 août est officialisé le 3 novembre. L'auteur tire de cette abolition dans l'indifférence une analogie avec les temps actuels. La société est dans le déni des problèmes d'environnement, de démocratie, des inégalités…Les mutations sont en cours, nous ne percevons pas qu'elles s'enracinent dans les esprits .Un jour l'ancien monde s'effacera sans émotions particulières, les esprits seront prêts. L'auteur ponctue son récit de référence à la société actuelle et imagine une Convention citoyenne européenne à Bruxelles. Expressions et mots contemporains décalent le récit historique, le style est alerte. Au final, un livre caméléon, ouvrage d'histoire livré à des reconstitutions, essai dont le parallèle avec les temps contemporains reste un exercice fragile.
Merci à Babelio ( à l'Opération Masse Critique ) et aux Editions « Les Avrils » pour cette découverte. Une mention particulière pour cette jeune maison d'édition, née en 2021, qui présente là un ouvrage soigné.
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L'abolition des privilèges, la nuit du 4 août 1789, l'Assemblée Nationale, Louis XVI "lost in translation" et la Terreur qui a suivi avec ses mois renommés. Abolition des privilèges, vraiment ? Finalement, avec le recul historique, si peu de choses ont changé.
Je remercie les éditions Les avrils et Babelio pour m'avoir permis de lire ce roman truculent, vivant en diable de ce grand moment de l'histoire de France, de ce souffle d'espoir, de cet effondrement des privilèges de la naissance, du clergé et de cette peur, car quoi faire après une tabula rasa ?
L'auteur nous fait revivre cette nuit au travers des différents acteurs, pour certains oubliés, mais pas que cette nuit, car il nous raconte l'origine, la genèse du mouvement et c'est extrêmement intéressant avec un roi pas si balourd et curieux de l'esprit des Lumières. Sur un sujet un peu sec, l'auteur nous embarque dans sa quête, ses recherches, ses rencontres avec des personnages aux noms improbables et des titres de chapitres qui collent avec notre présent.
Les privilèges du moins certains ont été abolis, mais tant d'autres persistent encore, il ne faut pas chercher bien loin pour les voir et peut être trouver des moyens de les limiter dans un grand mouvement humaniste et social.
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L'abolition des privilèges de Bertrand Guillot
Le 4 août 1789 est, comme le dit très justement l'auteur, une date dans un manuel que les professeurs d'histoire-géographie apprennent à leurs élèves (j'en fais partie). Mais que se cache-t-il derrière cette date mystérieuse ? Nous expliquons aux élèves ce que sont les privilèges mais sans avoir le temps d'entrer dans les détails. Je pense qu'après la lecture de ce livre, je ne pourrais plus faire pareil. La Révolution française n'est pas ma période préférée car je la trouve brouillonne et tellement complexe. J'ai un peu switché lors de mes études mais avec les programmes de 4e ou de 1ère, il a bien fallu remettre les pieds dedans et je vous avouerais que cette période devient de plus en plus intéressante, merci à Bertrand Guillot.
C'est un roman puisque l'auteur est romancier mais il s'est appuyé sur une année de recherche aux archives. J'aurais presque préféré que ce soit un livre d'histoire pour pouvoir en profiter encore plus. Mon coeur de professeur aurait bien aimé la petite bibliographie bien fournie à la fin mais c'est un choix alors il faut le respecter. Je dis simplement que je suis restée un peu sur ma faim de ce fait.
J'ai beaucoup aimé l'humour ou les piques glissés çà et là dans tel ou tel paragraphe, évoquant des situations plus récentes. C'est écrit de manière très fluide, des chapitres très courts mais intenses qui se lisent très rapidement.
Grâce à ce livre, nous pouvons faire la connaissance d'acteurs passés au travers de l'Histoire un peu. Je connaissais les plus connus comme Mirabeau mais le Chapelier m'était inconnu. Les députés des États généraux étaient tellement variés et différents, 1000 personnes pour se mettre d'accord sur un texte, c'est un exploit !
Le roman est découpé en trois parties non chronologiques. La première nous parle de cette fameuse nuit du 4 août et de ce qui s'y est passé, une immersion dans l'Assemblée nationale comme jamais. La deuxième partie nous explique ce qui s'est passé avant pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cette nuit et la dernière partie nous parle d'après, partie que j'ai trouvé tout aussi passionnante car révélatrice de la période historique que ces gens ne savaient pas vivre. Ils essayaient de changer les choses, sans savoir ce qu'ils faisaient pour la plupart.
Ce que j'aime dans cette lecture, j'ai appris beaucoup ! J'ai très envie de pouvoir maintenant faire partager ce savoir avec mes élèves. J'ai également adoré avoir l'impression de faire partie de la masse, de suivre en direct le déroulé précis de cette fameuse nuit.
En conclusion, c'est un ouvrage à proposer aux élèves (au CDI) pour leur faire mieux comprendre une partie de l'Histoire tout en restant dans une lecture fluide et agréable. Un grand merci aux éditons Les Avrils et à Bertrand Guilot pour ce roman.
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Je remercie Babelio, Masse Critique et les Editions Les Avrils pour l'envoi de ce livre.

La Révolution Française n'est pas l'époque de l'Histoire de France que je préfère. Peut-être parce que je garde le souvenir de cours plutôt ennuyeux en classe de seconde qui ne m'avaient pas donné envie de m'y intéresser.

Si mon prof de l'époque nous avait présenté les faits de la même manière que Bertrand Guillot, nul doute que j'aurais alors accroché !

Celui-ci brosse un tableau de la situation désastreuse en France à l'été 1789. Les riches continuent de s'enrichir sur les pauvres qui eux n'ont pas grand chose à se mettre sous la dent. Des conditions climatiques perturbées ont considérablement réduit les récoltes, entraînant spéculation sur le blé et hausse des prix.

A Versailles, depuis le mois de mai, plus de mille députés sont réunis dans la salle des Menus Plaisirs. Ils sont venus pour les Etats Généraux du Royaume, convoqués à la demande de Louis XVI. Leur mission : « faire des propositions visant à rétablir le calme et la tranquillité ».

Bertrand Guillot a mené une enquête approfondie dans les archives, s'est intéressé à des députés peu connus, venus de toute la France, qui par leur détermination vont bousculer des siècles d'establishment et inventer un jeu politique qui est encore le nôtre.

D'une plume alerte, il nous raconte la façon dont la nuit du 04 Août 1789 accouchera dans l'effervescence de l'abolition des privilèges.

Les comparaisons entre l'été 1789 et l'époque actuelle sont très intéressantes et sonnent très juste.

» L'opinion publique : c'est l'une des nouveautés du siècle. Certes, la presse n'est pas libre, mais la censure ne peut rien contre les libelles qui s'échangent sous les manteaux troués, les « nouvelles à la main » et autres gazettes clandestines. L'information circule de plus en plus vite. »

» le lendemain, mercredi 17 juin, devant quatre mille spectateurs en liesse, le nom d'Assemblée Nationale est adopté par 491 voix contre 90. Un geste fou, quand on y pense. Six cents inconnus venus de toute la France, qu'on a laissés sans consigne et qui décrètent soudain que désormais la loi passera par eux. »

» Les privilèges de la noblesse et du clergé devaient tomber. Voilà sans doute pourquoi leur abolition ne tient jamais qu'en quelques lignes dans les manuels. (…) Avec la fin des privilèges des villes et des provinces, la date marque aussi la naissance de la France moderne, celle qui bientôt et pour longtemps se divisera en départements. Il est peut-être là, l'évènement le plus marquant. »

Un grand merci à Bertrand Guillot pour son remarquable éclairage sur ce moment de la Révolution.

La lecture de son livre était passionnante.

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J'ai retrouvé dans ce roman de Bertrand Guillot quelque chose que j'apprécie dans les livres d'Eric Vuillard : cette capacité à se saisir d'un événement, ici, l'abolition des privilèges par l'Assemblée nationale lors de la fameuse nuit du 4 août 1789, pour nous en proposer un récit romanesque, avec ses personnages, ses décors, son enchainement d'événements, et ses détails plus ou moins anecdotiques.

J'aime cet exercice sur L Histoire et j'ai aimé la façon dont Bertrand Guillot a réalisé cet exercice dans ce roman. Les personnages sont vivants et le récit est captivant. L'auteur alterne joliment entre les anecdotes du quotidien et les envolées lyriques à la hauteur des enjeux. C'est très réussi !
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