"Je défie (…) qu'on lise ce récit sans le terminer la gorge serrée" écrit
Albert Camus de "
Compagnons", du même Guilloux, son ami. Texte de jeunesse, 1931, en forme de nouvelle, qui raconte le quotidien d'un groupe de trois ouvriers associés dans un petite entreprise de bâtiment. le patron tombe malade, et ne peut, malgré ses efforts poursuivre sa tâche. Les temps sont ceux du travail artisanal, sans sécurité sociale, d'avant la société industrielle. La solidarité virile, le goût du travail bien fait, le courage et la fraternité des
compagnons du devoir sont célébrés dans l'économie des mots et des sentiments. Dans un style qui évoque le
Flaubert d'
Un coeur simple, Guilloux dit avec simplicité et émotion la peine des hommes, privés de leur travail par la maladie de leur patron, Jean Kernevel, qui a le temps de léguer sa truelle fine et sa bicyclette à chacun de ses
compagnons, avant de mourir au Incurables où on l'a transporté. Camus ajoute, dans sa préface, que "Jean Kernevel semble mourir heureux". A la manière de Sisyphe ?
Lien :
https://diacritiques.blogspo.. Commenter  J’apprécie         30