AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Syl


Il fut un temps, où les légendes prenaient corps. Sur des airs de luth et de harpe, des bardes aux pouvoirs druidiques racontaient des histoires d'amour, de batailles, de courage, de fées, de mages, de princesses et de guerriers.
Les contes pourfendaient le réel et s'incrustaient dans les mémoires comme un vécu, un passé que chacun s'octroyait et qui s'enracinait dans l'héritage laissé par les anciens.

On nous relate alors, l'histoire d'Azilis, une jeune fille éprise de liberté, face à une destinée dont l'épopée se teinte de magie et d'héroïsme.

Nous sommes en Gaule, en 477. Fière, indomptée, fougueuse, Azilis, fille de la deuxième union d'un riche romain, Appius Sennius, fuit les convenances et les devoirs qui sont l'office d'une fille de bonne famille. Sur son cheval, suivie de Kian, son esclave, son escorte, elle jouit de l'autonomie et l'émancipation que lui accorde son père avec beaucoup d'amour.
A la mort de sa mère, une celte, Azilis puise sa force et son réconfort chez Rhiannon, une guérisseuse. Avec elle, elle apprend les vertus des plantes, à préparer des filtres et des potions et à soigner. L'élève est douée et l'étrange femme commence une initiation qui frôle l'occultisme.

La vie à la villa n'est pas des plus paisibles. Son père se laisse dépérir par désespoir et son demi-frère, l'aîné, fruit du premier mariage, s'arroge le droit de pouvoir. Azilis se sent seule, ses autres frères qu'elle aime tant, sont partis ; l'un à la guerre, l'autre, son jumeau, dans un monastère. Elle n'a que Kian, son compagnon de chevauchée, son garde du corps, mais aussi un confident. Il l'écoute, parfois la console, mais toujours avec la réserve de sa condition.
"Les esclaves en savent toujours plus sur leurs maîtres que les maîtres sur leurs esclaves."

Un soir, un vagabond erre devant l'enceinte close du domaine et demande à entrer. Sous ses hardes, il a une prestance de prince, porte en bandoulière une épée digne d'un roi et une harpe. Azilis le reconnaît immédiatement... "Aneurin !"
Son cousin, de la famille de sa mère, revient après cinq ans d'absence. Son escapade qui avait pour dessein la fuite d'un passé macabre, le ramène épuisé mais illuminé d'une épreuve à accomplir.
Aneurin, obnubilé par sa tâche, veut remettre son épée, lourde d'un charme invincible, au roi des bretons et combattre les saxons sur la terre de Grande-Bretagne.
Les sentiments d'Azilis pour lui ne sont pas fraternels, mais amoureux. Aneurin est un barde à la voix douce et envoûtante. Il est son prince.

C'est alors que Appius décède. le chaos chamboule les existences. Marcus, le frère, est maître de toutes vies et par vengeance et cruauté, décide d'imposer sa loi. Azilis devra se marier avec Lucius, un noble vil et abject. Aneurin doit quitter impérativement le domaine sans l'argent promit par Appius pour son voyage.

Pour Azilis, il n'y a pas d'atermoiement. Son idée se renforce ; elle a vécu libre et sans entrave et elle cheminera vers son futur, ainsi.
Avec la bénédiction de Rhiannon et le soutien de Kian, elle décide de se sauver et de partir à la recherche d'Aneurin qui les précède d'une journée.

Commence l'histoire d'une légende,
"Il y a ce qui se voit, il y a ce qui ne se voit pas, mais l'invisible est."

J'ai beaucoup aimé ce premier volume. L'auteure nous conte les prémices d'une fresque arthurienne, faite de chevaliers aux coeurs purs, de mages inquiétants, d'un roi altier, d'amours tourmentés et de batailles épiques. Azilis est une héroïne un peu espiègle au début et parfois peste, elle appartient à une caste dirigeante, mais son humanité et sa gentillesse font d'elle un personnage attachant. Son caractère se forge au long des périples, jusqu'à effleurer une noirceur troublante. Nous voyageons dans un espace historique passionnant, de la Gaule Romaine à l'Ile de Bretagne. Les deux tomes suivants viendront bientôt compléter ce billet.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}